Le président par intérim du Mpcn pareillement avocat au barreau du Cameroun a été élu lors de la session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Njombe-Penja qui s’est tenu vendredi 21 mai 2021 dans la ville de Penja.
Comme annoncé dans son édition du 30 mars 2021, Me René Manfo, l’avocat de Paul Eric Kingue maire de la commune de Njombe-Penja de regrettée mémoire, vient d’être élu à la tête de cette commune. Celui-ci a été choisi parmi les nombreux candidats aspirant à la tête de cet exécutif communal vendredi dernier. C’était lors de la session extraordinaire du Conseil municipal de cette commune qui visait à désigner le successeur de Paul Eric Kingué décédé des suites de maladie le lundi 22 mars 2021 à Douala et inhumé le mercredi 24 mars 2021.
Pendant ce conseil dirigé de main de maitre par le préfet du département du Moungo, Yves Bertrand Noel Ndjana. Il a fallu passer à une élection à deux tours pour voir l’avocat au barreau du Cameroun être élu. Car, dès l’ouverture du processus électoral, quatre candidatures ont été enregistrées donc deux du Mpcn à la surprise générale. Il s’agit de Me René Manfo, candidat désigné par le Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau (Mpcn) du Conseiller Tcheunte Hilare du (Mpcn) qui selon des informations n’a pas digéré le choix des élus du parti depuis les primaire, de Nkahack du Social démocratic front (SDF) et Nsasso du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). A l’issu du premier tour sur les 34 conseillers municipaux ont choisi en majorité Me Manfo. L’avocat au barreau du Cameroun a récolté 16 voix, contre 8 pour Nsasso du Rdpc, 6 pour Tchuente du Mpcn et 4 pour Nkahack du Sdf. Au second tour, me René Manfo remportera les élections haut la main avec 28 voix contre 7 pour Nsasso du Rdpc. L’avocat au Barreau du Cameroun et président par intérim du parti succède ainsi à Paul Eric Kingue, son client qu’il a accompagné soutenu et défendu dans tous les tribunaux du Cameroun depuis au moins vingt ans. S’il reconnait que ses épaules sont frêles pour administrer toute la commune de Njombe-Penja, il prêche cependant un discours d’inclusion en invitant tous les habitants de sa commune à l’aider à accomplir cette mission, à poursuivre l’œuvre que leur fils Paul Eric Kingue à commencer, à l’aider à construire, mieux à transformer cette commune.
Pas de surprise
Si l’élection de me René Manfo comme maire de Njombe Penja sonne comme une surprise pour certains il faut reconnaitre qu’il était pressenti à ce poste depuis des mois avant. Quelques heures âpres l’enterrement de Paul Eric Kingue, les jeunes de l’arrondissement de Njombe Penja avait promis la mort aux conseilleurs du Mpcn s’ils élisaient quelqu’un d’autre à ce poste-là. «Tous les conseillers nous sommes venus vous mettre en garde. Paul Eric Kingue est mort, c’est vrai. Mais nous ne voulons pas de maire d’un autre parti que celui de Paul Eric Kingue. Ce parti sera le seul qui gagnera les élections dans l’arrondissement de Njombe Penja. Vous êtes prévenus. Si au prochain conseil municipal le maire sort d’un autre parti, nous allons tous vous tuez. Nous savons que la Php va tenter de vous soudoyer pour que vous votiez quelqu’un d’autre. Essayez et vous verrez», déclaraient-ils d’un ton véhément. A chaque conseiller du Mpcn (Mouvement patriotique pour un Cameroun nouveau) qu’il rencontrait, se rappelant de tous les combats menés avec le désormais feu Paul Éric Kingue, ils ont promis de massacrer tous les conseillers qui agiront contre les intérêts du Parti au pouvoir dans cette municipalité. «Vous avez la majorité écrasante. Vous étiez 24 conseillers municipaux, avec le décès du maire vous êtes désormais 23. Donc majoritaire. Logiquement c’est le Mpcn qui va garder la mairie. Si le Mpcn ne gagne pas, cela suppose que certains ont trahi Paul Éric Kingue ce que nous ne voulons pas. Vous tentez de faire le contraire, vous-mêmes vous allez voir», expliquaient ces derniers au passage. Ces derniers avaient aussi rencontré l’avocat pour lui signifier leur intention, bref leur décision. Il avait promis le soutenir pour sa loyauté et son dévouement à leur fils et maire. Ce qu’ils viennent de faire en le portant à la tête de la mairie.
Me René Manfo : «J’irai moi-même au tribunal défendre les intérêts de la mairie quand il le faut»
Avocat au barreau du Cameroun, me René Manfo vient d’être porté à la tête de l’exécutif de la commune de Njombe Penja. Celui qui défendait les intérêts de cette commune aux côtés de Paul Eric Kingue, revient sur les péripéties de cette élection. Dans une interview accordée à La Nouvelle Expression, il parle surtout de la confiance porté en sa personne et sa détermination à respecter ses engagements et à poursuivre l’œuvre de défense des intérêts de cette commune.
Quelle votre première réaction âpres votre élection?
C’est un sentiment de joie, de fierté et surtout beaucoup d’émotion qui m’anime en ce moment. Une joie de savoir qu’il y a encore des êtres humains; des Camerounais qui ne sont pas ingrats. Je mets mon élection sous le prisme de cette reconnaissance-là. Mes efforts d’avocat concentrés depuis de longues années pour la défense des intérêts des populations de l’arrondissement de Njombe-Penja via leur maire viennent d’être récompensés. J’ai été très content de voir ces gens aussi reconnaissant. Ils ont eu des propositions alléchantes qu’ils ont bottées en touche pour reconnaitre les efforts consentis. Il n’y a pas meilleure chose que ça. J’étais aux anges. Ça m’a marqué et cela m’a enseigne une leçon. Celle de toujours venir en aide aux personnes nécessiteuses.
Votre élection était-elle encore une surprise quand on sait qu’après la mort de Paul Eric Kingue les jeunes vous avaient déjà choisi pour le remplacer?
J’étais sous pression. La première chose que vous allez retenir c’est que la politique n’est pas la mathématique puisque rien n’est évident. En politique on a des adversaires qui sont des mastodontes en termes de milliards. A côté des hommes qu’il y a autours de vous il y a des personnes corruptibles que vous ne pouvez pas compter sur eux. Lorsque j’entends des montants proposés aux conseillers municipaux pour voter autres choses compte tenu de leur niveau de vie, je suis perdu. Ces gens ont refusé près de cinq millions de francs cfa par personnes pour me voter pour me soutenir malgré leur condition de vie difficile. Vous convenez avec moi que j’ai intérêt de les défendre de les soutenir et surtout de tout faire pour améliorer leur condition de vie.
La candidature du conseiller Tchuente était une stratégie politique ?
Depuis sa défaite au primaire, il a juré de se présenter candidat dans la salle. Il avait pris en otage six conseillers plus lui-même ça faisait sept. Il n’assistait plus à nos réunion malheureusement pour lui au premier tour, un de ces gars a voté pour moi. Au départ, notre parti était mal à l’aise de constater la division qu’il y avait. Car, nous sommes 23 conseillers et avec ce nombre-là, on remportait l’élection haute la main. On ne sait pas si ce sont d’autres partis qui ont tenté de nous déstabiliser. Dans ces conditions on ne pouvait pas être sûr. Quand durant les réunions pendant les primaires, vous ne voyez pas six de vos conseillers vous devez être inquiets.
Aujourd’hui maire de Njombe-Penja, c’est quoi votre première action?
Une fois que l’intérimaire de l’administration fera l’état de la mairie. Vous savez je ne peux pas encore parler de projet sans savoir l’état des caisses de la mairie. Des que ce sera fait avec l’exécutif communal, nous allons définir les priorités. Il faut que je voie aussi l’état d’avancement des chantiers. Notamment quels sont les fonds débloques qu’est ce qui reste en caisse. C’est en fonction de cela que je pourrai agir.
Comment allez-vous juguler votre fonction de maire et celui d’avocat?
Il faut d’abord signaler qu’en tant que maire, je sens mes épaules très frêles. Parce qu’il n’y a pas que cette fonction-là, il y a aussi celle de président du parti le Pcrn. Je peux vous rassurer que ce ne sera pas facile. Mais pour ma fonction d’avocat, il n’y a pas d’inquiétude à se faire. La commune de Njombe Penja constituera un comité d’avocat pour défendre ses affaires. Je pourrais leur servir de conseil quand cela est nécessaire. Dans d’autres cas j’irai moi-même au tribunal défendre les intérêts de la mairie quand il le faut.
