Etre député n??est pas un métier, mais une fonction. Pour le grand public, les députés vivent comme des nababs. Ce n??est pas tout à fait faux. Ce n??est pas non plus choquant, compte tenu des contraintes liées à la fonction parlementaire. La bonne rémunération des fonctions électives, et en particulier celle des parlementaires, a d??ailleurs résulté d??un long combat des forces républicaines. Deux arrêtés rendus publics le 11 septembre 2007, par le président de l??Assemblée nationale, Cavayé Yeguié Djibril ont fait grimper les primes à l??achat
des véhicules de fonction des membres du bureau de l??Auguste chambre, et conforter l??idée que les élus du peuple ne se refusent rien. En gros, on peut retenir qu??il est alloué au président de l??Assemblée nationale une prime non remboursable pour l??achat d??un véhicule de fonction de soixante millions pour cinq ans. Le premier vice-président, lui reçoit une prime de cinquante millions. Les cinq autres vice-présidents et assimilés s??en tirent avec chacun quarante-cinq millions, tandis que les questeurs et assimilés perçoivent chacun trente-cinq millions. En plus, chacun des bénéficiaires perçoit, à la troisième année la moitié de sa prime pour l??entretien du véhicule acquis. Tout cela a contribué à faire croire que le poste de député est une véritable mine d??or. Mais, comme partout ailleurs, il y a de nombreuses disparités entre les collègues d??un même service, selon qu??ils exercent ou non une fonction au sein de l??hémicycle ; alors que la rémunération d??un secrétaire du bureau est de 1,5 million, celle d??un simple député est de 871 000 francs. Mais une fois retiré de la vie parlementaire, elle n??est plus aussi rose, bien que plus satisfaisante qu??une grande partie de la population camerounaise. D??où vient-il alors qu??on parle d??anciens députés tirant le diable par la queue, arrivant difficilement à joindre les deux bouts. Nous avons mené notre enquête. Le député camerounais a plusieurs avantages financiers et matériels qui, bien exploités, devraient le mettre à l??abri du besoin pour le restant de ses jours. D??abord un constat : être député n??est pas un métier, mais une fonction : celle-ci est essentiellement passagère comme l??affirment l??un de nos interlocuteurs.