Le football camerounais est à nouveau secoué par un scandale financier d’envergure. Dans un communiqué officiel retentissant, Justin Tagouh, ancien Président d’Honneur de Bamboutos FC, vient de lever le voile sur une affaire de détournement présumé impliquant la Fédération Camerounaise de Football. Selon ces graves accusations, pas moins de 1,68 milliard de FCFA de subventions publiques destinées aux clubs entre 2022 et 2024 auraient été détournés. Cette bombe médiatique intervient dans un contexte déjà tendu entre la FECAFOOT et plusieurs clubs du championnat, notamment Bamboutos FC qui avait récemment annoncé son retrait de l’Elite One.
Subventions étatiques détournées : les chiffres accablants qui secouent le football national
Les révélations de Justin Tagouh s’appuient sur des données chiffrées précises concernant la ventilation des subventions accordées par l’État camerounais au football. D’après le document, sur une période de trois ans (2022-2024), l’État aurait débloqué plusieurs milliards de FCFA pour soutenir l’organisation des compétitions, les arbitres, l’ONIES et les clubs.
« Ces subventions sont ventilées comme suit : 350 millions de FCFA destinés à l’organisation des matchs, 100 millions par an pour l’ONIES (soit 300 millions sur trois ans), 300 millions pour les arbitres », détaille Justin Tagouh dans son communiqué. Il ajoute que « le reste devait revenir aux clubs par le biais de la FECAFOOT, soit 560 millions par an pendant 3 ans pour un montant total de 1 680 000 000 de FCFA ».
Selon l’ancien dirigeant, ces fonds auraient été « dissimulés aux présidents de clubs, et détournés par la suite par la fédération ». Plus grave encore, il affirme qu’« à ce jour, aucun mécanisme clair de reddition des comptes n’est mis en place » et que « la FECAFOOT n’a fourni aucune justification sérieuse sur l’usage de ces aides de l’État ».
Justice instrumentalisée et intimidations : les méthodes controversées dénoncées par les clubs
Le communiqué ne se limite pas aux accusations de détournement financier. Justin Tagouh dénonce également un système qualifié de « véritable cimetière de la vérité, où quiconque ose dénoncer ou questionner est systématiquement réduit au silence par une bande d’aventuriers solidaires ».
La commission d’éthique de la FECAFOOT est particulièrement visée, décrite comme « instrumentalisée pour éliminer toutes voix dissidentes, avec des magistrats qui sont cooptés dans des tribunaux fantômes ». L’ancien dirigeant évoque même des cas d’emprisonnement : « Des innocents ont été jetés en prison sur la base de dossiers montés de toutes pièces », bien qu’il affirme avoir « réussi à obtenir leur libération ».
Cette affaire prend une dimension encore plus sérieuse avec l’implication d’institutions étatiques. « Les enquêtes approfondies aujourd’hui remontent jusqu’au ministère des Finances, et les traces des virements opérés vers l’agent comptable de la FECAFOOT sont consultables au Trésor Public », assure Justin Tagouh.
Le Tribunal de Commerce Spécial (TCS) aurait été saisi par plusieurs responsables de clubs concernant ces détournements présumés. Face à ces accusations d’une gravité exceptionnelle, la FECAFOOT n’a pas encore réagi officiellement.
Une chose est certaine : cette affaire risque de fragiliser davantage l’instance dirigeante du football camerounais, déjà confrontée à de multiples crises ces derniers mois, notamment le retrait annoncé de Bamboutos FC du championnat Elite One.
Cette affaire semble vraiment sérieuse. Bamboutos devrait porter plainte pour ses subventions non payées.
L’Etat devrait ouvrir une enquête pour tirer les choses au clair, si l’État peut le faire.