Démocratie: Le Cameroun inaugure une nouvelle ère

La dernière élection présidentielle et le contentieux post électoral qui s’en est suivi ont permis de noter un nouveau regain des citoyens vis-à-vis de la chose politique.

Les interviews de Paul Biya sont rares. Et lorsqu’il lui arrive de s’adresser à la presse, le propos transcende le temps. C’est le cas de cette interview sur les ondes de radio Monté Carlo, nous sommes en 1983. Cette année, le président de la République déclare donc : «Je voudrais qu’on retienne de moi l’image de l’homme qui a apporté la démocratie et la prospérité».

Du temps est passé. Les années 90 sont arrivées avec leurs fortes secousses de revendications. Elles sont passées. L’on vit de plus en plus dans une grande diversité d’opinion. Et en 2018, la dernière élection présidentielle a donné de voir un nouveau vent profondément démocratique.

«Je retiens surtout la diffusion des audiences du contentieux post électoral. C’était comme si le Cameroun livrait un match de football contre le Brésil, c’est en pareilles circonstances qu’on a souvent observé un tel attrait des Camerounais devant leur écran de télévision», souligne Lucien Tekam, du bureau de la section RDPC Wouri III.

En réalité, la démocratie sous Paul Biya se vit et se savoure sous diverses chapelles politiques. L’année 2018 semble le couronnement du désir de Paul Biya. D’abord l’engouement populaire pendant les meetings de certains candidats à l’élection du 7 octobre, et ensuite, l’intérêt accordé à tout ce que les candidats avaient comme reproches au scrutin dernier. Du coup, « on peut accorder à Paul Biya ce crédit d’avoir véritablement apporté et consolidé la démocratie. Vous savez, depuis 1990, je crois c’était en 1991, il a fait un discours pour dire nous sommes dans une démocratie pluraliste et que les jeunes avaient une place de choix. Les jeunes n’avaient pas compris ce message et c’est maintenant qu’ils le comprennent. Le président de la République, en visionnaire, a continué à batailler, à demander aux jeunes d’oser – politiquement aussi -, c’est donc lui qui a impulsé ce vent de la démocratie », analyse Dr Ambroise Louison Essomba, juriste publiciste, enseignant à la faculté des sciences juridiques et politiques à l’université de Douala.

Le vent démocratique que Paul Biya a fait souffler lors de la présidentielle du 7 octobre et sa suite devant le Conseil constitutionnel emmène Lucien Tekam à faire des projections. «La démocratie, ce n’est pas les casses et les déclarations fallacieuses. Les Camerounais ont compris qu’on ne néglige aucun détail. Aux prochaines échéances électorales, nous nous attendons à des joutes plus prononcées et c’est cela qui fait grandir la démocratie camerounaise. Ceux qui vont s’engager à prendre la gestion de la chose publique au Cameroun doivent bien se préparer et savoir que les Camerounais ne leur feront plus de cadeau. Il n’y aura plus moyen de prendre un mandat et de se réfugier chez soi pour réapparaître lorsqu’il faut rechercher la reconduction. On peut dire, Paul Biya a frappé un grand coup démocratique.» Les jeunes du parti proche du pouvoir, annonce Georges André Kioyo, président du bureau de section OJ RDPC Wouri 5, savent ce qui les attend désormais, plus de travail.

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