Je vais faire preuve d’un optimisme inhabituel et supposer que toutes les personnes atteintes de COVID-19 sont totalement immunisées (ce qui n’est en aucun cas un fait acquis) et que le virus se situe vers la partie la moins transmissible de la fourchette des estimations actuellement disponibles.
Si c’est le cas, il faudrait que la moitié de la population soit infectée pour atteindre un niveau d’immunité de la population qui empêcherait l’épidémie de continuer à se développer et à submerger les systèmes de santé.
Au moment où j’écris ces lignes, la France fait état de plus de 20 000 décès dus au COVID-19. En raison des réalités de la collecte de données lors d’une crise de maladie infectieuse comme celle-ci, il est probable que ce chiffre soit sous-estimé.Encore une fois, si nous supposons que c’est le pic et qu’il y a le même nombre en cours de route, cela fait un total de 35 000 par rapport à la poussée initiale. Et pour atteindre l’immunité de la population, il faut multiplier ce chiffre par au moins 30 : d’après les données actuelles, cela représente environ un million de décès pour y parvenir, au minimum.
Trouver un vaccin offrant une solution complète à cette pandémie est, même dans les meilleurs scénarios, encore loin d’être une réalité. Mais il n’est pas difficile d’envisager de nombreux moyens de ralentir le rythme de la pandémie et de sauver des vies. L’un d’eux est l’amélioration considérable des tests d’identification des cas et de leurs contacts, qui pourraient être complétés par des méthodes numériques intelligentes pour repérer les personnes à risque.
Les gouvernements du monde entier tentent de trouver des moyens de maintenir les emplois et les entreprises à flot pendant les périodes de fermeture, mais la pression reste forte pour mettre rapidement fin à ces fermetures. Il est clair que l’économie va être mise à rude épreuve. Mais la mort de plusieurs millions de personnes le serait aussi : il n’est tout simplement pas possible d’isoler complètement une économie de l’impact d’une pandémie de ce type.
Cette crise n’est absolument pas près de se terminer, bien au contraire.