Le contrôle de gestion au sein du ministère de la Communication (Mincom) vient de connaître un tournant décisif. Une mission d’audit approfondie menée par la Direction générale du Budget (Minfi) depuis septembre 2024 a présenté ses conclusions alarmantes le 29 avril dernier, révélant d’importantes défaillances dans l’application des circulaires ministérielles et la gestion budgétaire du département dirigé par le Pr. Félix Zogo.
Audit budgétaire Mincom: résultats et recommandations stratégiques
La séance de restitution présidée par le Secrétaire Général du Mincom a mis en lumière plusieurs dysfonctionnements critiques. «Les principaux constats sont notamment que la circulaire du Premier ministre sur le contrôle de la gestion n’est pas pleinement respectée au Mincom», a déclaré Frédéric Jean-Marie Ondoa, chef de la Cellule de formation et des systèmes d’information au Minfi, qui dirigeait la mission.
L’équipe d’audit a identifié une faiblesse majeure dans la désignation formelle des acteurs du budget-programme. Selon le rapport présenté, les responsables de programmes, contrôleurs de gestion et responsables d’action ne sont pas clairement identifiés, créant ainsi une confusion dans la chaîne de responsabilités et de redevabilité.
La documentation budgétaire en mode programme, censée être systématiquement annexée à la loi de finances, présente également des lacunes significatives. Ce manquement constitue une entrave sérieuse à la transparence et au suivi rigoureux des dépenses publiques dans ce département ministériel.
Face à ces constats, le Pr. Félix Zogo a pris des engagements fermes. «Je demande à chaque responsable de désigner sans délai les différents contrôleurs de gestion dans vos programmes respectifs», a-t-il instruit lors de la réunion. Le Secrétaire Général a également souligné l’importance de participer activement aux travaux de clôture de la mission pour obtenir des résultats tangibles.
Une autre recommandation clé concerne la préparation et la sensibilisation des collaborateurs du Mincom à leur participation au Comité interministériel d’examen des programmes, prévu prochainement. Cette démarche s’inscrit dans un effort plus large visant à instaurer une véritable culture de la redevabilité et du dialogue stratégique au sein de l’administration.
Le ministère des Finances, à travers cette mission qui a duré plus de sept mois, poursuit son objectif triple: renforcer les capacités des contrôleurs de gestion, harmoniser les outils de pilotage, et instaurer une culture de responsabilité budgétaire conforme aux standards internationaux.
Cette réforme profonde du contrôle de gestion au Mincom pourra-t-elle servir de modèle pour d’autres départements ministériels camerounais en quête d’efficacité budgétaire?