Chan 2020 – Garoua : Aucun stade d’entraînement n’est encore prêt

L’avion de la compagnie Camair Co qui s’est posé sur le tarmac de l’aéroport international de Garoua hier dimanche 28 juillet, avait à son bord un visiteur tout à fait spécial.

Il s’agit d’un expert de la confédération africaine de football qui venait à Garoua pour une mission toute spéciale : s’assurer que la ville de Garoua pourra tenir le pari d’avoir des infrastructures prêtes à temps pour accueillir le championnat d’Afrique des nations prévu normalement en début d’année 2020.

La ville de Garoua figure en effet dans la short -list des villes sites proposées par le Cameroun à la CAF pour abriter ce tournoi. Mais les populations de la région du Nord qui caressent le doux rêve d’accueillir sur ces terres quatre équipes africaines comme les autres villes sites retenues, risquent voir ce rêve briser. Alors que les travaux du stade de la compétition, le stade omnisports de Roumdé Adjia, sont presque achevés, un problème majeur demeure, tel un caillou dans la chaussure des autorités camerounaises. Il s’agit de l’indisponibilité dans les délais des pelouses des quatre stades d’entrainement exigés par la CAF pour ce tournoi.

En effet, lors de la dernière visite du ministre des sports et de l’éducation physique à Garoua en mai dernier, Narcisse Mouelle Kombi avait fait l’amer constat de l’état déplorable des gazons des 04 stades d’entrainement dont les chantiers ont été confiés à l’entreprise Prime Potomac. Abandonné durant 6 mois suite à l’arrêt des travaux sur les sites de l’entreprise que dirige le camerouno-américain Ben Modo, la pelouse a subi entre temps les affres des attaques des parasites, des mauvaises herbes et des dommages de différents systèmes de saturation. Du stade d’entrainement de Poumpoumré au complexe de Coton Sport, en passant par le stade d’entrainement du Cenajes et de Rey Ré, une seule alternative était envisageable. Celle de procéder au décapage de la pelouse existante et ensuite planter un nouveau gazon pour recouvrir les aires de jeu desdits stades.

«De toutes les façons c’est vous qui devez nous livrer les stades. Il faut qu’en Août les nouvelles soient bonnes», avait déclaré Narcisse Mouelle Kombi, comme une mise en garde à l’endroit des responsables de l’entreprise Prime Potomac dont les pertes avec cette nouvelle opération de décapage étaient évaluées à la somme d’un milliard deux cent million pour les quatre sites d’après Ben Modo. Mais deux mois après la visite du Minsep, les 4 stades d’entrainement de Garoua sont toujours en attente de la nouvelle pelouse de type “bermuda grass” que l’entreprise a plébiscité à cause de sa forte résistance aux piétinements et sa tolérance à la sécheresse.

A l’origine de ce retard, une brouille entre le ministre des sports et de l’éducation physique et l’entreprise Prime Potomac. D’après le trihebdomadaire Essingan qui avait révélé l’information, le Minsep Narcisse Mouelle Kombi voulait imposer à Prime Potomac un nouveau prestataire pour la pose des gazons. Il s’agit de la société française Gregori, qui a notamment posé le gazon au stade de Japoma à Douala. Mais l’entreprise de Ben Modo a marqué son désaccord, arguant que les couts du prestataire français sont surélevés pour des résultats peu satisfaisants. Prime Potomac avait préféré poursuivre plutôt sa collaboration avec le prestataire Sartori et Atlas Gazon qui avait déjà posé le gazon au stade militaire et au stade Mbappé Leppé de Douala. La piste Mota Engil avait également été explorée par le ministère des sports et de l’éducation physique. L’entreprise portugaise qui a en charge la réhabilitation du stade omnisports de Garoua avait été sollicité à un moment donné pour la pose du gazon des 04 stades d’entrainement, «mais nous n’avons pas pu nous accorder avec les autorités à ce sujet», nous confie une source à Mota Engil.

L’indisponibilité de la pelouse pour les aires des jeux des stades d’entrainement au moment où séjourne à Garoua l’expert de la CAF ne sera pas sans conséquence. « Le sort de la ville de Garoua en dépend », affirme un membre du ComiCan local. Il poursuit : « Si on s’en tient aux exigences du cahier de charge de la CAF qui stipulent que les infrastructures telles que les stades doivent être prêts trois mois au moins avant le début de la compétition et que la nouvelle pelouse n’a toujours été posée, nous sommes mal partis car je doute que cela soit prêt en septembre le délai prescrit par la CAF, peut-être en décembre». Encore faut-il que la CAF fasse preuve de clémence à l’endroit du Cameroun, que le Minsep et Prime Potomac s’accordent sur qui pose la pelouse ou encore que la compétition soit reportée en juin 2020 comme le souhaitent les autorités camerounaises.

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