Centre des urgences de Yaoundé: Louis Joss Bitang, Malachie Manaouda et l’humanisation des soins

Le directeur du Cury est l’exemple de manager qui permettra inéluctablement au nouveau ministre de la santé publique d’atteindre ses objectifs.

Lorsqu’il faut deviner le nom d’un hôpital qui donnera sans doute beaucoup de lauriers à l’actuel ministre de la santé publique, un nom revient avec insistance : Le Centre des Urgences de Yaoundé (Cury). C’est une formation sanitaire qui a fait renaître les valeurs portées disparues dans plusieurs hôpitaux camerounais, à savoir l’humanisation des soins. La devise du Cury est évocatrice : « les soins d’abord, l’argent après ». «Chaque fois que le Minsanté a débarqué au Centre des Urgences pour un cas, il n’a jamais été déçu. Mais plutôt, il est impressionné par le dispositif mis en place par le top management pour accueillir les patients. Ceci va par exemple vous surprendre : le Minsanté apprécie tellement le travail des médecins de cet hôpital au point où lui-même prend les contacts de quelques-uns », confie un proche collaborateur de Malachie Manaouda, qui a gardé l’anonymat.

En effet, depuis son inauguration le 18 août 2015, le Centre des Urgences de Yaoundé cristallise l’attention des usagers, des personnalités, des médias et des partenaires historiques, au premier figure la Corée. Lors de la célébration de son premier anniversaire, le Cury affichait à son compteur plus de 15 000 patients reçus en espace d’un an. Soit une moyenne de 1316 patients par mois. Ceci grâce à l’engagement et la détermination du directeur de cet hôpital d’excellence.

Le virus de l’être professionnellement protéiforme a sans doute été inoculé à Louis Joss Bitang par son amour pour autrui, apprend-t-on de l’un de ses amis d’enfance. Au sein de la formation hospitalière qu’il dirige par exemple, les garde-malades sont marqués par son visage constamment décontracté, auréolé par un sourire au bout des lèvres. En clair, Louis Joss Bitang arbore davantage la casquette de collaborateur de son personnel, en lieu et place de celle de Directeur. Une attitude qui plait bien à son entourage social. Aussi, il est réputé très proche des patients. « En plus de ses fonctions administratives, le directeur prend la garde comme tout le personnel en service au Centre des urgences de Yaoundé. Il est chirurgien de formation. Il travaille de Lundi à Dimanche. Il a son téléphone ouvert 24h/24. Quand il est sollicité même à deux heures du matin, il se réveille aussitôt pour venir intervenir à l’hôpital», confie notre informateur.

La vie d’abord, l’argent après

Sur un autre plan, la population, elle, est frappée par la concrétisation des promesses faites par le gouvernement lors de l’inauguration de cette formation hospitalière. En témoigne la perception que l’opinion publique s’est faite de cet hôpital. « Ici au cury , on a constaté qu’on exige pas de frais quelconque avant la prise en charge des malades contrairement à d’autres où tout le monde doit passer par la caisse avant le début du traitement. Les médecins d’ici nous demandent juste d’acheter les produits prescrits sur l’ordonnance médicale et ce n’est qu’au moment où le patient est déjà stabilisé qu’on commence à vous présenter les factures », se disent certains patients que nous avons accosté au sein de cet établissement. De l’accueil à la prise en charge des malades, le public est impressionné par le dispositif mis en place.

Afin de faciliter le traitement des patients dont le pronostic vital est engagé, la direction de l’hôpital a mis en place le système de fiche de circulation. Ceci s’explique par le fait que la plus part des patients enregistrés sont transportés au Cury par des inconnus. « Ce sont souvent des victimes des accidents de circulations qui ont des parties du corps amputées et qui doivent être immédiatement pris en charge. Ainsi, la fiche de circulation permet de prendre d’urgence en charge les malades qui arrivent à l’hôpital sans aucun membre de leurs familles. Il est vrai que la facture est présentée à la famille par la suite, le plus important étant de diagnostiquer le problème et de stabiliser le patient. Sur cette fiche, est notée tout ce qui est engagé pour la prise en charge dont, les médicaments, analyses médicales… », Indique une source médicale.

Par ailleurs, l’accueil est un arrêt obligatoire pour tout patient. C’est à ce niveau que s’effectue le cheick pour le classement des malades. Il y a une chaîne canadienne à cinq niveaux qui permet de classer les malades. Ainsi, dans les niveaux 3 et 5, on y classe des patients dont le pronostic vital n’est pas engagé, tandis que les niveaux 1 et 2 enregistrent des patients qui arrivent dans un état d’inconscient et dont le pronostic vital est engagé au point où il faut le plus rapidement possible les stabiliser ou les réanimer au besoin. Selon un médecin en service dans cette formation hospitalière, c’est en fonction de ces niveaux de classement que la prise en charge s’effectue. Toutes ces actions sont à mettre respectivement à l’actif de Louis Joss Bitang , le directeur de cette structure et du ministre de la santé publique qui veille au bon fonctionnement de cet établissement hospitalier. Reste maintenant que pour faire l’histoire, il faut savoir choisir son moment mais d’abord, avoir sa tutelle technique de son côté.

Spécialisé dans l’accueil des malades, principalement des accidentés, dont le pronostic vital est engagé (c’est-à-dire des malades en détresse qui souffrent d’un infractus du myocarde, d’une embolie pulmonaire, ou victimes de fractures diverses suite à un accident), le Centre des urgences de Yaoundé se veut à l’image des multiples Sitcoms occidentales sur les urgences médicales. Cet hôpital est la réponse du gouvernement au taux élevé de décès dans les hôpitaux camerounais. Le plateau technique du Cury est notamment constitué d’un scanner de 16 barrettes, d’au moins 50 lits pour l’hospitalisation des malades, d’un bloc opératoire, d’un laboratoire relevé, d’un service de chirurgie, d’un service de soins intensifs et d’une pharmacie. Dans sa foi en l’avenir de cette structure, le ministre de la santé publique continuera à accompagner le Cury pour qu’il continue à rayonner comme par le passé. Ainsi, Louis Joss Bitang sait certainement que son défi c’est par rapport à lui-même et surtout par rapport à la confiance placée en lui par le Chef de l’Etat.

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