CAN Cameroun 2021 : UCB se plaint des violations sur ses droits d’exclusivité

CAF partenariat UCB

Retenu par La Confédération Africaine de Football comme « seul fournisseur d’eau minérale, de boissons gazeuses et de bières de la Coupe d’Afrique des nations 2021 », l’Union camerounaise des brasseries s’indigne de ne pouvoir jouir des droits adossés à son contrat et vient de saisir la CAF.

Le soufflet suscité par le choix d’un champion national, l’Union Camerounaise des Brasseries, comme Supporter National et donc fournisseur exclusif de boissons lors de la Coupe d’Afrique des nations 2021 semble retomber. Dans les faits, UCB se cherche encore une visibilité dans une compétition où elle aurait dû trôner comme sponsor majeur. Certains observateurs du monde économique évoquent les difficultés du brasseur à capitaux camerounais à jouir de ce contrat d’exclusivité du fait de ses moyens limités. Mais le brasseur rétorque et souligne ces nombreuses entraves l’empêchant de profiter de ses droits contractuels. Par une correspondance fleuve datée du 17 janvier 2022, adressée au Secrétaire général de la CAF, Veron Mosengo Omba, et signée du marketing et communication, Jacques-Derce Mouen, l’entreprise s’alarme « d’une situation extrêmement préoccupante qui requiert votre urgente intervention en vue de faire cesser des violations répétées du droit d’exclusivité qui nous a été accordé en vue du contrat de supporter national pour la CAN Total Energies 2021, conclu entre UCB et la CAF ».

Supporter National

Pour étayer son plaidoyer, UCB rappelle d’abord l’article 4.2 du contrat de Supporter National, octroyant au brasseur camerounais un droit d’exclusivité pour son secteur d’activité, à savoir, « les services de production et de distribution de boissons alcoolisées et non alcoolisées » dans le cadre de la tenue de la CAN Total Energies au Cameroun. L’entreprise s’indigne par la suite de ce que ces dispositions ne sont à ce jour pas respectées et pointe un doigt accusateur sur son concurrent, la Societe Anonymes des Boissons du Cameroun (SABC). « Malgré l’exclusivité sectorielle ainsi accordée à l’UCB, nous assistons depuis le début de la compétition à des actions menées par la SABC, brasseur concurrent, qui nous privent des avantages de notre statut de Supporter National Officiel », révèle UCB dans sa correspondance. Le plaignant verse alors des éléments factuels à son dossier : « Le déploiement de matériel de communication publicitaire concurrent sur les sites identifiés « CAN » (hôtels, stades) ; la diffusion télévisée de contenus publicitaires concurrents concomitamment aux événements liés à la CAN (conférences de presse d’avant et après matches) ; la présence médiatique globale de notre concurrent autour de l’événement et de ses diffuseurs officiels ;l’utilisation de la compétition comme vecteur d’attraction en mettant notamment en place des événements spéciaux pour le grand public sur l’étendue du territoire national ».

SABC et Fécafoot indexés

De manière encore plus précise, UCB renvoie à l’ouverture officielle le 16 janvier 2022 par la SABC d’une fan zone permanente dénommée « La tanière du Lion », en partenariat avec la Fédération Camerounaise de Football, Association Organisatrice et la Ville de Douala, une des villes hôtes de la compétition. Outre la SABC, qu’elle accuse « d’Ambush Marketing » (laisser croire au public que cette société serait associée à la compétition) UCB indexe clairement la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot). « Il nous revient pourtant qu’aux termes des accords qui la lient à la CAF, la Fécafoot se serait engagée à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les droits des affiliés commerciaux de la CAF et/ou empêcher ou faire cesser toute atteinte à leurs droits… Comment donc comprendre que ce soit la Fécafoot qui encourage et promeut de telles violations de nos droits ? », écrit l’UCB qui alerte concomitamment la CAF sur son laxisme qui pourrait tout aussi bien se lire comme une complicité tacite. « Une organisation de l’envergure de la CAF ne saurait tolérer ces pratiques qui, en remettant en cause les engagements pris par la CAF à l’égard de UCB, portent fortement atteinte à l’image et à la crédibilité de votre organisation. Bien que ces actions aient régulièrement été dénoncées par UCB, votre service marketing n’a pas semblé prendre la pleine mesure de la gravité de la situation et est resté inerte », fulmine le brasseur.

UCB hausse le ton

Passablement contrariée de voir ses engagements contractuels ainsi bafoués UCB met finalement en garde et se dit prêt à contre-attaquer : « En tout état de cause, il revient à la CAF d’user de tous les moyens légaux à sa disposition pour adjoindre à la Fécafoot, la SABC et aux différentes villes hôtes de cesser sans délai ces agissements qui causent un énorme préjudice à UCB en engagent entièrement la responsabilité de la CAF. Nous sollicitions par la présente, votre intervention urgente et énergique, en vue de mettre fin aux agissements outrageants de SABC, lesquels vident de tout son sens le Contrat de Supporter National conclu par nos deux organisations… Nous espérons vivement que la CAF prendra rapidement des mesures et actions nécessaires pour rétablir UCB dans ses droits faute de quoi nous nous trouverons dans la triste obligation d’engager toutes les procédures judiciaires idoines ». Contactés par Le Jour dans la nuit du 17 janvier, les responsables de la SABC ont dit préparer des réponses appropriées à ces accusations.

En rappel, par un communiqué daté du 15 décembre 2021, la Confédération Africaine de Football avait fait savoir que le fournisseur officiel et exclusif en eau minérale, boissons gazeuses et bières durant la compétition continentale est l’Union camerounaise des brasseries (UCB). «Comme il s’agit de la première CAN à être organisée sur le sol camerounais depuis 1972, la CAF est heureuse de voir une entreprise fièrement camerounaise soutenir cette compétition », avait déclaré Veron Mosengo-Omba le secrétaire général de la CAF.

Hiondi Nkam IV / 237online.com

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