Boris Meka, vigile depuis plus de 10 ans, le pĆØre de famille envisage se lancer dans lāagriculture pour sāassurer un avenir meilleur.
Un visage joyeux et souriant, cāest lāimage que renvoie Boris Meka malgrĆ© le contexte de vie chĆØre dans lequel il vit. Ā« Nous gardons espoir que les choses pourront changer. Mais nous devons nous battre pour prendre soin de nos familles quelle que soit la situation Ā», confie ce chef de famille. La quarantaine rĆ©volue, Boris Meka exerce comme vigile dans une entreprise de tĆ©lĆ©phonie mobile, sise au quartier Emana Ć YaoundĆ©. VĆŖtu de son uniforme de couleur jaune, Boris Meka travaille six jours sur sept de 6 h Ć 18 h.
RencontrĆ© dans son lieu de service, Boris Meka se plaint de la vie chĆØre. Ā« Nous avons combien comme salaire ? Sāil faut encore que les prix des denrĆ©es soient revus Ć la hausse, comment voulez-vous que nous vivions ? Nous ne pouvons que nous adapter Ć la situation actuelle avec ce que nous percevons comme salaire Ā», indique-t-il. Avec un salaire de moins de 60 mille francs, Boris Meka sāorganise avec sa femme, qui est une commerƧante pour sāoccuper de leur progĆ©niture. Ā« Lorsque jāai mon salaire, je le ramĆØne Ć la maison et jāajoute Ć cela les Ć©conomies de ma femme. Et nous essayons de repartir lāargent en fonction des besoins, mĆŖme si cela est parfois insuffisant par rapport aux besoins. Ā», raconte t-il.
Boris Meka est dans ce mĆ©tier depuis 2010. Il a dāabord travaillĆ© pendant quatre ans au sein de la compagnie Vigilcam Security avant de rejoindre Africa Security où il ne fera pas un long sĆ©jour. Il y dĆ©missionne Ć la suite dāun incident qui va lui valoir 4 mois dāemprisonnement Ć la prison centrale de Kondengui. A sa sortie de prison, Boris Meka va rejoindre Ć nouveau les locaux de Vigilcam Security où il y est jusquāĆ jour.
Avec son expĆ©rience professionnelle, il Ć©voque aisĆ©ment les difficultĆ©s auxquelles il fait face dans lāexercice de sa profession. Ā« Les vigiles sont exposĆ©s Ć de nombreux risques notamment lāinsĆ©curitĆ©. Cāest paradoxal que nous soyons recrutĆ©s pour assurer la sĆ©curitĆ© des uns et des autres, mais la notre est parfois mise en danger Ā», raconte t-il, tout souriant. Et de poursuivre : Ā« Nous sommes victimes des agressions lors des coups de vol et de cambriolage. Nous sommes souvent considĆ©rĆ©s comme les premiers suspects mĆŖme si nous avons Ć©tĆ© victimes. Certains vigiles trouvent la mort. Cāest vraiment une situation trĆØs difficile Ć expliquer Ā».
Outre ces difficultĆ©s, Boris Meka Ć©voque Ć©galement les arriĆ©rĆ©s de salaire. Ā« Nous avons des arriĆ©rĆ©s de salaire, mais nous essayons de supporter parce que nous nāavons pas de choix surtout lorsque vous avez toute une famille Ć nourrir Ā», dit-il. MalgrĆ© cette situation, Boris Meka parvient Ć faire des Ć©conomies car il a pour projet de se lancer dans lāagriculture. Ā« DĆØs que jāaurais un montant assez Ć©levĆ©, je vais me rendre dans mon village pour māinvestir dans la production du cacao pour assurer un avenir meilleur Ć ma famille et prendre soin dāelle Ā»