Cameroun – Transformer le cacao: Le défi est sur la table

Champ de cacao

Le Cameroun exporte encore presque toute sa production aux multiples facettes.
Le Cameroun est le cinquième producteur mondial de cacao, derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana, l’Indonésie et le Nigeria avec une production estimée à 210.000 tonnes en 2014 contre 229.000 tonnes en 2013. Lors du Festicacao tenu la semaine dernière à Yaoundé, le Secrétaire exécutif du Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc), Omer Gaétien Maledy, confiait qu’il était convaincu que le Cameroun peut considérablement augmenter sa production.
Le cacao représente environ 30% des exportations nationales, d’après les statistiques de l’Office national du cacao et du café (Oncc). Les mêmes statistiques indiquent que le Cameroun transforme sur place environ 12% de cette production. Conséquence, pendant que le cacao est camerounais, le chocolat, le produit phare, qui découle des fèves du cacao, est Suisse.
Le Festicacao a démontré que le cacao avait plusieurs dérivés : chocolat, whisky, produits pharmaceutiques, cosmétiques, etc. la transformation artisanale est une réalité. La production industrielle semble préoccuper le gouvernement qui a mis en place une taxe à l’exportation des fèves de cacao et encourage les investisseurs étrangers à investir dans le secteur. C’est ainsi qu’en 2012, une société marocaine, à travers sa filiale Cameroon Investment Company (Cic), est venue s’ajouter à la Société camerounaise industrielle des cacaos (Sic Cacaos) pour porter la transformation locale à plus de 70.000 tonnes. Or, l’ambition du gouvernement est la transformation locale de plus de 30% de la production.
En mars dernier, le ministère de l’Industrie a lancé un appel d’offres en vue de la réalisation des études de faisabilité pour la création de dix unités de transformation. Question de conquérir le marché national et sous régional avec une production journalière envisagée à 15 tonnes de cacao par jour et 36 000 tonnes par an. Le mois dernier, les responsables de la société des Plantations du Haut Penja (Php), filiale camerounaise de la Compagnie fruitière de Marseille (Cfm) et leader de la production de la banane au Cameroun, sont allés rencontrer le ministre de l’Agriculture et du développent rural, Henri Eyebe Ayissi, pour lui dire qu’ils voudraient implanter une unité de transformation du cacao dans la ville de Njombé, département du Moungo, région du Littoral. Avec l’ouverture de cette usine française, la transformation locale du cacao pourrait dépasser les 50%. Mais, pour quelle consommation locale ?

Justin Blaise Akono

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *