Les déclarations de la ministre camerounaise de l’Urbanisme et de l’Habitat lors d’une visite à Maroua le week-end dernier continuent de faire des vagues. Face à des habitants venus l’accueillir, Célestine K. Courtès aurait lancé : “Il n’y avait rien ici avant ! Rien que le sable et la poussière”.
Une séquence rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux, choquant nombre d’internautes qui y ont vu un “mépris” pour la population de la capitale du Grand Nord camerounais.
Sommée de s’expliquer, la ministre s’est fendue d’un communiqué lapidaire, dénonçant “la manipulation orchestrée par des individus sans foi ni loi”. Elle y réaffirme “n’avoir manqué ni de respect, ni méprisé les populations de cette ville” et souligne que ses propos visaient plutôt à mettre en valeur “l’extrême sollicitude du chef de l’État” qui finance de coûteux travaux d’aménagement urbain à Maroua.
Une défense qui peine à convaincre
Pourtant, la séquence vidéo semble sans équivoque. On y voit clairement Mme Courtès hausser le ton face aux habitants venus l’accueillir, responsables locaux à ses côtés. Elle souligne notamment que “ce n’est pas à [elle] de remercier qui que ce soit” pour le bitumage des routes, avant de lâcher la petite phrase qui fait polémique.
Difficile dès lors pour la ministre de plaider la manipulation ou la mauvaise interprétation. D’autant que ce n’est pas la première fois que des membres du gouvernement camerounais se montrent condescendants, voire irrespectueux envers des citoyens lambda.
Gageons que cette nouvelle controverse incitera nos dirigeants à plus de retenue et d’humilité à l’avenir. Car quel que soit le projet de développement mené, rien ne saurait justifier un tel mépris du peuple camerounais !