La fumée blanche tant attendue n’a toujours pas émané du ministère des Sports et de l’Éducation physique (MINSEP) à Yaoundé. À quelques heures de la clôture de la fenêtre FIFA ce mardi 26 mars 2024, le nom du nouvel entraîneur-sélectionneur des Lions Indomptables reste un mystère. Pourtant, le ministre Narcisse Mouelle Kombi avait promis de dévoiler l’heureux élu avant cette échéance. Un suspense qui tient en haleine tout le pays et les amoureux du football camerounais.
Des candidatures prestigieuses mais fantaisistes ?
Comme le révèle 237online.com, la commission mixte chargée d’étudier les candidatures est revenue de France où elle a eu des discussions avec certains techniciens triés sur le volet. Mais selon Colbert Yompang, analyste sportif réputé, les pistes les plus ronflantes seraient en réalité des leurres ou des impasses.
« Antoine Kombouaré a décliné, un retour d’Antonio Conceicao est exclu, Raymond Domenech s’est proposé en vain, Jean Tigana via un agent camerounais c’était fantaisiste », décrypte-t-il. « Hervé Renard est bloqué par son contrat avec la France jusqu’en août, Laurent Blanc par son salaire. Quant à José Mourinho, c’est juste une diversion depuis 48h ».
Mourinho et Guardiola, des rêves inaccessibles
Les noms de José Mourinho et Pep Guardiola ont effectivement enflammé la toile et les fantasmes des supporters camerounais ces derniers jours. Le « Special One » portugais, libre depuis son départ de l’AS Roma il y a deux mois, a bien confirmé vouloir reprendre du service rapidement. « Je suis libre mais je veux travailler », a-t-il déclaré à la chaîne Globo.
Mais selon un de ses proches collaborateurs joint par Équinoxe Radio, « oui il veut quitter le chômage mais pas pour aller travailler en Afrique« . Un son de cloche similaire pour Pep Guardiola, l’entraîneur star de Manchester City. S’il a bien émis le souhait de diriger une sélection nationale après son contrat en 2025, « il est évident que ce n’est pas en Afrique noire qu’il viendra entamer sa nouvelle expérience », assure notre source.
Le casse-tête du profil idéal
Au-delà des spéculations et des rêves de grandeur, le Cameroun est confronté à un sacré casse-tête pour dénicher le sélectionneur idéal. Le profil du poste est aussi exigeant que les attentes sont immenses. Il faut un technicien expérimenté et renommé, capable de redonner confiance à un groupe miné par les échecs, mais aussi de renouer avec l’identité de jeu camerounaise.
Le tout en composant avec des moyens limités et un environnement souvent instable. Pas simple dans un marché très concurrentiel où les meilleurs coachs sont trustés par les grands clubs européens aux poches profondes. D’où le recours obligé à des paris ou des techniciens de l’ombre, peut-être moins clinquants médiatiquement mais avec un vrai potentiel.
Vers un choix pragmatique en interne ?
Selon nos informations, les dossiers de candidature atterris à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et au MINSEP auraient été transmis à la commission de reconstruction des Lions logée dans les services du Premier ministre. Une manière de recentraliser le processus de sélection sous l’autorité de l’État, pour un choix plus pragmatique et maîtrisé.
Dans cette optique, la piste d’un technicien local connaissant bien les réalités camerounaises et le microcosme des Lions pourrait s’avérer la plus judicieuse et réaliste. Réponse imminente dans les prochaines heures. Une chose est sûre : le successeur de Rigobert Song ne sera ni Guardiola, ni Mourinho. Place à l’humilité et au réalisme, loin des paillettes.
