Cameroun: Simon Ntonga adresse une lettre à ses frères « Bamiléké »

Chers frères et compatriotes,
L’une des richesses des plus chères au Cameroun, notre très beau pays, c’est bel et bien le peuple « Bamiléké ».

Aaah ces habitants et ressortissants de la region de l’Ouest, zone nitescente par son dynamisme et gracieuse de sa terre rouge, elle-même caractéristique de l’Art et de la culture.
Ces paroles ne sont ni pour plaire ni pour flatter car je ne suis pas le corbeau ou le renard, voulant ou souhaitant vivre à vos dépens. Je tiens simplement à saluer la fierté que vous êtes pour notre pays grâce à votre ardeur au travail et votre authenticité relative, aujourd’hui, à votre attachement aux valeurs culturelles qui vous structurent.

Tout ceci est un fait indéniable, vous êtes brillants

Cependant, qu’il me soit permis de vous interpeller sur une situation d’actualité qui met depuis des mois, en danger l’unité et l’intégrité nationales du Cameroun, votre pays, notre pays.
Je voudrais parler de ce jeu politique auquel nous venons tous de nous livrer avec passions, ambitions, objectivités et subjectivités: LA PRÉSIDENTIELLE 2018.
Ce fût un moment important pour tous, chacun aspirant au changement. Malheureusement, cet exaltant moment de combat idéologique a rapidement sombré dans un violent conflit d’intérêt tribaliste, dévoilant au grand jour une haine viscérale d’un mouvement bamiléké à l’endroit des Beti. À leur tour, ces derniers n’auront trouvé mieux que de répondre à l’agression par l’agression. Dommage.
Hybride Beti de mon état, je me suis senti interpellé par cette violence orientée.
Évidemment, il ne s’agit pas de tous les bamiléké car ils sont nombreux qui sont des amis et désormais plus que des frères et qui ne cautionnent pas le moindre galet de cette  » honte familiale ».
J’ai lisais encore ce matin:  » Je Répète encore, tous les bamiléké du monde, prenons les armes » . (Alain nganang).

Chers frères, comment avons nous pu aller jusque là? Prendre les armes! Mais pourquoi et contre qui? L’accès au pouvoir central devrait-il nous faire perdre la raison au point d’oublier l’essentiel?

La vérité sur notre gouvernance

Je peux comprendre que toutes les places de choix que l’on pourrait attribuer aux beti dans l’exercice du pouvoir frustrent. Mais dites vous bien que vous n’êtes pas les seuls à le ressentir chers frères.
Savez-vous que parmi les Beti, certains pourraient denoncer votre agression? l’exemple de l’ethnie fang, très minoritaires et quasiment absents de la gouvernance, parle sans voix.
Par ailleurs, si notre pays sombre, qui est donc président du Sénat pour l’animation du peuple camerounais? Qui tient les travaux publics? Qui est Sg du comité central du Rdpc? Elargissons un peu. Qui est président de l’Assemblée nationale, Premier ministre, ministre de l’économie, Dg des impôts, ministre de la justice, maire de Bafoussam, etc.?

Chers frères, nous sommes tous comptables de notre situation et la gouvernance camerounaise ne repond d’aucune ethnie sinon de tous les camerounais.

Il s’agit un système qu’il faut dénoncer et urgemment transformer, et non d’hommes à tuer ou à chasser du territoire.
Je suis toutefois content de votre volonté à contribuer au changement par la libération d’énergies. Seulement, il s’agit de libérer de bonnes énergies, celles qui protègent le citoyen et le pays.
Des énergies qui ont poussé de milliers d’entre vous à voter pour un Bassa comme Cabral Libii ou pour un anglophone comme Akere Muna.
Car, si vous prenez les armes, que ferez-vous de vos fils, filles, femmes, maris, parents et amis beti?

Chers frère, le Cameroun n’a de sens que parce que les bamiléké en sont les composantes au même titre que vos frères beti, sawa, nordistes,etc.

A cet effet, j’ose vous inviter à la paix et à tourner le dos aux manipulateurs internes et externes.
Ensemble nous surmonterons les tentations. Mais à une condition: ÊTRE PREMIÈREMENT CAMEROUNAIS. Ensuite, à vous engager à influencer la vie communale et parlementaire.

Soyons de nouveaux camerounais dans un Cameroun nouveau.
Vive le Cameroun

Simon Ntonga

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