Le gouvernement camerounais vient d’opérer un revirement spectaculaire dans le dossier brûlant de la concession de 400 000 hectares de terres dans le département de la Haute-Sanaga. Dans une correspondance explosive dont 237online.com a obtenu copie, le Ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF) annonce le retrait de la dérogation spéciale précédemment accordée à la société Lyrebird Capital Company LTD. Un véritable coup de tonnerre.
Retour de manivelle pour Lyrebird Capital Compagny LTD
C’est un courrier au vitriol qu’a adressé le MINDCAF au Président du Conseil d’Administration de la Société Camerounaise de Manioc, Finances et de l’Immobilier, représentant de Lyrebird Capital Company Limited. Le Ministre y “rétracte” purement et simplement la dérogation accordée le 12 décembre 2023 pour une concession provisoire sur environ 400 000 ha répartis dans 12 groupements de l’arrondissement de Nanga-Eboko.
La présidence recadre le dossier
Ce revirement ministériel fait suite à une interpellation musclée du Ministre d’État, Secrétaire Général de la Présidence de la République. Dans sa missive datée du 5 avril 2024, la Présidence a demandé des comptes au MINDCAF sur ce dossier ultra-sensible. Résultat : les “termes” de la dérogation sont désormais “rétractés“, dixit le Ministre.
400 000 ha rendus au domaine national
Conséquence directe de ce rétropédalage : les quelques 400 000 ha promis à Lyrebird Capital Company LTD retournent dans le giron de l’État. “Les superficies concernées sont maintenues dans leur situation initiale de dépendances du domaine national“, tranche le MINDCAF. Un camouflet pour l’entreprise, qui se voyait déjà gérer cet immense territoire réparti sur les groupements Bissaga, Emtse, Djassi, Wassa Bamvele, Djomde, Zengoaga, Lboa, Dea, Meyosso, Okassang et Nginda.
Entre opacité et intérêts cachés : les dessous d’un dossier sulfureux
Mais que s’est-il passé en coulisses pour justifier pareil rétropédalage ? Quels intérêts se cachent derrière ce dossier aux allures de bras de fer entre la Présidence et un Ministère régalien ? Difficile d’y voir clair, tant l’opacité règne sur ce projet de concession hors-norme qui a agité les arcanes du pouvoir à Yaoundé.
Une affaire qui pose la question de la gestion du foncier au Cameroun, entre préservation du domaine national et appétits des investisseurs privés. Le feuilleton de la Haute-Sanaga n’a sans doute pas fini de livrer ses secrets et ses rebondissements. Affaire à suivre sur 237online.com…