À Douala et Yaoundé, de jeunes artistes transforment la résine époxy en or. Ce matériau brillant, autrefois réservé à la décoration haut de gamme, séduit désormais les créateurs camerounais. Cahiers personnalisés, porte-clés, montres murales : tout y passe. « J’ai commencé par curiosité, aujourd’hui j’en vis ! », confie Hélène de Mara, artisane locale. Entre créativité et entrepreneuriat, cette tendance redéfinit les codes de l’art moderne au Cameroun. Mais cette nouvelle vague artisanale est-elle un simple effet de mode ou une véritable révolution économique ?
✨ L’art de la résine époxy séduit les jeunes Camerounais
La résine époxy, mélange de colle, de durcisseur et de pigments colorés, permet de créer des objets brillants, durables et uniques.
À Douala, Yaoundé et Bafoussam, de plus en plus de jeunes s’y essaient, séduits par son potentiel esthétique et financier.
« Ce n’est pas juste de la déco, c’est une source de revenus stable », explique Lise Njita, artisane débutante.
Les produits varient selon la créativité de chaque artiste : stylos, carnets, porte-clés, montres murales, plateaux, bijoux…
Les prix oscillent entre 5 000 F et 25 000 F CFA, selon la taille et la complexité du design.
Ce qui attire ? Le caractère personnalisable de chaque œuvre. Certains clients paient jusqu’à 10 000 F CFA pour un simple set de bureau sur mesure.
💼 Entre art et entrepreneuriat local
L’essor de la résine époxy marque un tournant pour la jeunesse camerounaise, souvent en quête de solutions économiques alternatives.
« J’ai découvert la résine sur TikTok. Après quelques essais, j’ai commencé à vendre via WhatsApp », raconte Emma Ella, artisane à Yaoundé.
Avec un investissement initial modéré, les créateurs peuvent rapidement lancer leur petite entreprise.
Certains importent leurs matières premières depuis la Chine, tandis que d’autres achètent localement, favorisant un mini-éco-système artisanal.
Les ateliers de formation se multiplient, notamment à Bonapriso et à Bastos, où des passionnés apprennent à manipuler la résine, à doser les couleurs et à créer des effets 3D spectaculaires.
« Le rendu final est magique. On peut tout personnaliser : les noms, les paillettes, les fleurs séchées… », confie un formateur à Douala.
💡 Une innovation artistique à fort potentiel
Au-delà de l’esthétique, cette tendance pourrait devenir une opportunité économique durable pour le pays.
Les produits à base de résine sont recherchés dans la décoration intérieure et les cadeaux personnalisés.
Les marchés de Noël, foires artisanales et boutiques en ligne camerounaises commencent déjà à les exposer.
Mais un défi persiste : le manque de reconnaissance institutionnelle. Peu de structures soutiennent encore cette filière créative.
Pourtant, avec un encadrement adapté, la résine époxy pourrait bien devenir un nouveau pilier de l’artisanat made in Cameroon.
Loin d’être un simple passe-temps, l’art de la résine époxy révèle une génération audacieuse et créative, prête à transformer ses idées en valeur économique.
Et si cette passion colorée devenait demain un véritable secteur industriel ? La question mérite réflexion.




