Le redoutable terroriste « ambazonien » « No Pity » qui avait tué cinq soldats à Galim serait l’auteur de cette nouvelle attaque.
L’armée est au front contre les « Ambas Boys » dans le Bui depuis plusieurs jours. Ce fief du mouvement séparatiste dirigé par le terroriste » No Pity » résiste malgré les assauts répétés de l’armée camerounaise.
Depuis le 15 mai dernier, les troupes camerounaises ont pris position dans le département du Bui. Plusieurs villages de cette localité notamment Kumbo le chef-lieu, Tadu, Vekovi, Meluf, Laissin etc sont devenus les théâtres d’affrontements armés entre les forces de l’ordre et les groupes armés séparatistes du fameux » No Pity « . Les photos et autres vidéos en provenance de ces localités et posté sur les réseaux sociaux par les amateurs, attestent de l’intensité des combats et du climat tendu qui règne dans ces lieux. Sur les réseaux sociaux, les leaders de ce mouvement séparatiste revendique la victoire. Hier mardi matin, Capo Daniel, leader de ces groupes armés dans le Bui, a posté une vidéo où ses éléments présentent le bilan d’une de leurs opérations contre les forces de l’ordre dans la localité de Laissin. Dans cette vidéo de plus de deux minutes, les terroristes de « No Pity » présentent tout un arsenal militaire récupéré après une attaque selon eux, de la brigade de Laissin. On y peut voir, 4 fusils Ak 47, des munitions et des chargeurs, une grenade, un pistolet, des gilets pare-balles des militaires, de la police ainsi que des uniformes. Une moisson considérable selon Capo Daniel qui loue la bravoure d « No Pity« . Ce groupe de « No Pity » indique dans cette vidéo avoir tué 4 soldats dont le commandant de la brigade de Laissin là où l’attaque s’est produite. Nous n’avons pas pu vérifier ce bilan des sources officielles. Le préfet du Bui joint au téléphone par La Nouvelle expression confirme la mort de quatre gendarmes sans autres commentaires.
Soulignons que ces combats qui se poursuivent dans le Bui ont déjà fait plusieurs morts selon les sources sécuritaires. Le terroriste ambazonien, « Akwaba », aurait été neutralisé avec sept autres de ses combattants, ajoute notre source. Une vidéo devenue virale montre des maisons incendiées dans la localité de Tadu.
Freiner l’entrée des armes
Dans cette offensive de l’armée, les troupes sur le terrain viennent de Koutaba, 51eme Brim etc.. L’objectif selon certaines sources sécuritaires est de neutraliser les groupes armés dans le Bui et surtout son leader le général « No Pity ». Dans un arrêté préfectoral datant du 21 mai dernier, le préfet du Donga Mantung avait décidé de la fermeture des frontières terrestres et fluviales de son département avec l’État de Taraba au Nigeria.
« Toutes les frontières terrestres et fluviales du département de Donga Mantung avec l’État de Taraba au Nigeria, s’étendant du village de Yang dans la commune de Nwa au village de Buku dans l’arrondissement d’Ako, doivent être fermées jusqu’à nouvel ordre », peut ont lire dans cet arrêté.
Selon l’administrateur civil, cette décision vise « …à maximiser la lutte contre la contrebande d’armes illégales, de munitions, de drogues et d’autres substances dangereuses qui favorisent l’insécurité des personnes et de leurs biens ». En ce qui concerne les contrevenants à l’ordre, le préfet Simon Nkwenti Ndoh est catégorique : « …tout individu ou groupe de personnes surpris en train de violer l’ordre sera poursuivi conformément aux instruments juridiques en vigueur ». Pour venir à bout des contrevenants à l’ordre, le préfet a demandé aux sous-préfets des arrondissements d’Ako et de Nwa, aux forces de l’ordre, aux maires et aux chefs traditionnels d’appliquer l’ordre.
Le redoutable « No Pity »
Il s’illustre aujourd’hui comme le nouveau Field Marshal des combattants sécessionnistes. Il est très redouté depuis plusieurs mois déjà. À son actif plusieurs attaques dans l’ouest du Cameroun, dont l’attaque de Galim qui avait coûté la vie à 5 soldats en avril dernier. « Dans la nuit de samedi à dimanche 30 avril, aux alentours de 20h30, une vingtaine de terroristes sécessionnistes armés ont simultanément attaqué la brigade de gendarmerie et le commissariat de la ville de Galim, située dans la région de l’Ouest », avait rapporté le gouverneur de l’Ouest, Fonka Awa Augustine. En décembre 2018, une personne avait été tuée et plusieurs autres avaient été enlevées ou blessées par balles, lors d’une attaque de séparatistes contre le village Bangourain dans la région de l’Ouest. Cette autre attaque portait toujours la signature de « No Pity« . Le gouverneur de la région avait évoqué aussi qu’une cinquantaine de maisons avaient été incendiées lors de l’attaque. Les localités de la partie francophone du Cameroun font depuis un moment l’objet d’incursions des sécessionnistes anglophones, qui menaient jusque-là leurs opérations dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest.
