Cameroun – Présidentielle 2018 : Le village Baham divisé en deux camps opposés

Le roi Max Pokam II est avec les supporters de la victoire de Paul Biya ; et il y a les pros Maurice Kamto.

A Baham, l’autorité traditionnelle est loin d’être honorée par les siens depuis le début du processus de l’élection présidentielle. Le roi Max Pokam II est désormais impopulaire au sein de son peuple. Il est vomi dans les véhicules de transport en commun, dans les garages, dans les bars. En groupe sur un coin de rue, les individus ne cessent de lyncher le monarque après la proclamation des résultats de la présidentielle du 7 octobre dernier.

Si le peuple continue de vaquer à leurs occupations quotidiennes, il ne manque pas d’évoquer le rôle du roi dans ce « rendez-vous manqué » du changement à la tête du pays. Pour les populations, le chef a sacrifié son fils au profit de la politique, au mépris des valeurs traditionnelles. « Le roi a sacrifié Maurice Kamto et son village avec. S’il avait compris que le choix de son élite comme président de la troisième république était primordiale pour la Nation et plus pour son groupement et lui-même, il ne serait pas à la manœuvre des frustrations orchestrées lors du processus électoral dans cet arrondissement. Malgré son positionnement en faveur de Paul Biya, il se devait de penser à l’avenir de son groupement que de le vendre politiquement », regrette un habitant du quartier Hiala-Baham, qui parle sous anonymat.

A la chefferie supérieur Baham, le roi mène ses activités comme il en a l’habitude. Il est 10h12 ce lundi, 29 octobre, lorsqu’il s’installe à la grande cour de la chefferie afin d’accueillir les doléances de son peuple. Même s’il n’a pas voulu s’exprimer de manière officielle, le monarque n’a pas manqué de préciser que la situation sécuritaire n’inquiète plus personne au sein de son groupement. « Je ne fais plus de déclaration. Mes précédents propos ont été mal interprétés », a-t-précisé.

Il faut signaler que certaines indiscrétions l’ont annoncé en refuge à Batié, la semaine dernière. Au domicile de Maurice Kamto, situé au quartier Lagweu, à l’observation, il semble moins visité. Selon notre source, il n’y a pas encore fait un tour après l’élection. Interrogé sur une certaine pratique de fétichisme dans ce domicile, notre interlocuteur dira qu’il s’agit juste des « histoires » de nature à ternir son image. Toutefois, les Baham redoutent déjà l’avenir du village fractionné en pro Kamto et en pro Pokam.

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