Cameroun – Opinion: Le Fédéralisme n’est pas la division!

Le 1er août 2018, le président de la république créa enfin ce ministère : Celui de la décentralisation et du développement local.

Pourtant prévu dans la constitution de 1996. Quand vous discutez avec un thurefaire du régime , et que vous parlez du fédéralisme, il vous rappelle que le Cameroun est Un et Indivisible. Comme si le fédéralisme c’est la division. Cette rhétorique s’est davantage amplifiée ces 3dernieres années. Et a connu un Pic avec l’élection présidentielle d’octobre 2018. Comme grande trouvaille du fameux grand dialogue national, on nous sert du réchauffé : la mise en place de la décentralisation. Le fédéralisme c’est maintenant !

UN ESPACE PUBLIC POLITIQUE DYNAMIQUE

L’hyper communication qui caractérise l’espace public encouragée par les mass médias donne à constater un regain d’intérêt pour la politique et le politique. Et par conséquent la fabrication d’une nouvelle citoyenneté. La diffusion du contentieux post électoral , sous le prisme de la sociologie de la réception en est une parfaite illustration. Le foisonnement des discours politiques redessine le paysage politique depuis Octobre 2018. Les « lieux communs de la pensée politique » se sont multipliés. Le Cameroun à l’épreuve de l’analyse du récit médiatique ces dernières semaines montre bien que ce grAnd dialogue laisse apparaître la diversité des réactions constituant un marqueurFort de la construction de ce nouvel espace public au sens de Jurgen Habermass.

LA HANTISE DU FÉDÉRALISME

Le folklore actuel des nations de soutiens invitant le président PaulBiya à se s’accrocher au pouvoir rappelle les jours qui ont précédé le 6Novembre1982 comme le rappelle HenriBandollo dans la flamme et la fumée .
Le fédéralisme qui fait tant peur aux dirigeants camerounais est un indicateur clé d’enracinement de la culture démocratique. Porteur d’un espoir de développement durable . La décentralisation quand nous proposé aujourd’hui , le régime a été incapable de la mettre en place depuis 23ans. Le fédéralisme c’est la volonté de tisser entre les états membres des liens assez solides offrant des avantages de l’autonomie et ceux de l’union. Comme au Canada, en Suisse, au Brésil , au Nigeria, en Inde . Etc …le fédéralisme mutualise les moyens de se faire la guerre pour la rendre matériellement impossible. C’est l’idée de la paix perpétuelle de Kant. Un antijacobinisme qui dilue les compétences et les applique à différents niveaux. On fédére les entités existantes pour donner naissance à une qui gère les intérêts communs aux entités existantes .

UNE BUREAUCRATIE LOURDE ET TATILLONNE

Depuis le 1er Octobre , le temps a suspendu son vol. Le Cameroun tout entier vibre au rythme du grand dialogue national. Prévu pourtant dans la constitution du 18Janvier 1996 portant révision de la loi du 2juin 1972. Le Cameroun créa enfin le 1er Août 2018, un ministère chargé de la décentralisation soit 23ans plus tard. Quel exploit ! Un manque de volontépolitique essentiellement camerounais. Le décret du 8juin 2015 attribuant par exemple la gestion des marchés aux communes n’est ni respecter, ni appliquer par personne. Le Cameroun comme la plus part des états d’Afrique exerce depuis longtemps ce que Jean François Bayart appelle la politique du ventre. Consacrant prioritairement le pouvoir au retrait de certains avantages personnels. Au détriment d’un véritable programme politique et social. Donnant probablement raison à Daniel ETOUNGA MANGUELE qui estimait que nous avons davantage besoin d’un programme d’ajustement culturel. Un diagnostic asséné avec une impitoyable lucidité.

LA LITURGIE DU GRAND DIALOGUE

Au cours de cette grande messe, il ya eu sur l’autel des propositions alléchantes comme la langue nationale de S.e. Matomba. Le fédéralisme communautaire de Cabral Libii qu’il faut affiner Armand Okol. La vision et la lucidité de Joshua Osih président président de la commission Bilinguisme, diversité culturelle qui demandait la libération des prisonniers anglophones pour décrisper l’atmosphère. Suffisamment amplifié par Jean Robert Wafo, Nintcheu Jean Michel,

Le grAnd Dialogue a commencé par un chant de procession exécuté avec une ferveur singulière par les ambazoniens et plusieurs obédiences religieuses.
L’acte Penientiel interviendra le Jeudi 3Août avec 5généraux de la république virtuelle d’Ambazonie faisant leur Mea culpa.
Le Gloria et la liturgie de la parole se sont déroulés sereinement pendant les travaux en commission.
La prière eucharistique et le chant final avant d’être dite le 4octobre ont été interrompus par le décret présidentiel du Président demandant la libération de 333 détenus incarcérés pendant la crise anglophone. Le chiffre 3. Divin dans l’église catholique.

La messe est dite !
Aléa Jacta est ..

Guy Hervé Fongang

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