Cameroun – Nyong et Kellé: Un chasseur abat six personnes

Le drame a eu lieu dans le village Hebga, dans la nuit du 2 au 3 janvier 2016. L’assassin court toujours.
Le village de Hegba dans l’arrondissement de Botmakak, département du Nyong et Kellé, est secoué depuis trois jours par un drame qui a déjà fait six morts. Hier matin, cette localité a été prise d’assaut par plus de 300 gendarmes et policiers venus en renfort d’Eséka et Yaoundé pour la recherche du nommé Baleba, toujours en fuite. C’est ce jeune homme qui, dans la nuit du 2 au 3 janvier 2016, s’est servi d’une arme à feu de fabrication artisanale pour abattre au moins six individus, à en croire l’honorable Robert Bapooh Lipot, député Upc dans le département du Nyong et Kéllé qui affirme avoir perdu sa cousine Ngo Ntep dans ce drame.
Joint hier au téléphone, le député a précisé qu’il a parcouru en compagnie des autorités administratives des villages touchés par ce drame. Pierre Nyemeck, président d’une sous-section Rdpc dans cette localité parle également de six morts. Ce drame est intervenu alors que les populations n’avaient pas encore tourné la page des festivités de la nouvelle année. Les informations recoupées auprès de certaines autorités traditionnelles et certaines familles des victimes font état de ce que plusieurs personnes ont décidé de s’enfermer dans leurs domiciles par crainte d’être froidement abattues à leur tour. Mêmes le sous-préfet de l’arrondissement de Bot-makak et le commandement de brigade que nous avons contactés hier matin pour avoir de plus amples informations sur les circonstances de ce drame n’ont pas pu dire grand-chose. « Nous sommes actuellement sur le terrain. Les enquêtes sont en cours dans ce dossier », a expliqué au téléphone le souspréfet qui nous a déclaré plus tard en soirée un bilan de trois morts.

Prolifération des armes
Le dernier décès enregistré dans la folle croisade meurtrière de Baleba, c’est celui du jeune Joli Bayiga. Ce dernier a succombé à ses blessures dimanche matin à l’hôpital central de Yaoundé, quelques heures après son évacuation. Selon les témoignages recueillis, le drame fait suite à une dispute entre le présumé meurtrier et son épouse. Il était environ 22h, selon un riverain. «Au cours de la dispute, son cousin est venu intervenir. Baléba est allé chercher l’arme dans la chambre et a froidement abattu le cousin. 237online.com Lorsque Joli Bayiga, un voisin, a entendu le coup de feu, il est sorti de son domicile avec une lampe tempête pour aller voir ce qui se passait. Il a ensuite éteint la lampe pour aller essayer d’arracher l’arme des mains de Baléba. C’est à ce moment-là que ce dernier a tiré sur lui avant de prendre la fuite».
Le présumé meurtrier s’est enfui en direction de Bot-Makak, précise un témoin. « En cours de chemin lorsqu’il a entendu le ronflement d’une moto, il a pensé que les populations étaient en train de le suivre et s’est caché dans la brousse, avant de tirer sur la moto. Le conducteur et la dame qu’il transportait sont décédés quelques minutes après. Il est arrivé au village Mintapa et a abattu encore deux jeunes qu’il a croisés sur son chemin 237online.com ». Selon nos sources, l’arme utilisée par Baleba appartenait à son feu père. Depuis son décès, c’est son fils qui l’utilisait pour faire la chasse. Pour l’instant, impossible de dire ce qui a amené Baleba à commettre une telle exaction. Mais les populations craignent déjà l’usage des armes de chasse qui abondent dans ce village.
Le député Bapooh Lipot, s’inquiète de la prolifération des armes dans le département du Nyong et Kéllé en général : « Cela fait exactement un mois que trois individus avaient été abattu dans les mêmes conditions au village Si Manyai et Mayos. Dans chaque maison de notre département, il y a au moins une arme. Lorsque vous discutez avec quelqu’un, il menace de vous abattre. Nous comptons sur les autorités administratives pour qu’elles descendent sur les lieux, pour qu’elles puissent récupérer les armes avec lesquelles les chasseurs abattent les populations », affirme le parlementaire.

Prince Nguimbous

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