Cameroun – Nord-Ouest : L’explosion d’une mine emporte 7 militaires

Accident de la circulation BIR

Près de vingt personnes sont mortes de violences entre vendredi et dimanche dans cette région, dont sept éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir), un policier, six présumés séparatistes et trois civils.

Le week-end dernier a été particulièrement sanglant dans le Nord-Ouest, dans le cadre de la crise armée qui oppose l’armée à des rebelles sécessionnistes. Tout d’abord, sept éléments du Bir ont perdu la vie dimanche à Kikaikom, une localité située autour de la ville de Kumbo, dans le Bui, fief des Warriors. Selon nos sources, leur véhicule, un blindé de haute sécurité, a sauté sur un engin explosif improvisé placé sur la chaussée. L’engin était si puissant que la déflagration a bousillé le véhicule de sûreté, coûtant la vie à tous ses occupants. « C’est la toute première fois qu’un engin explosif improvisé posé par les séparatistes détruit complètement ce type de blindé, présenté comme sûr, que le Bir et d’autres unités de l’armée utilisent pour escorter les autorités et le haut commandement », commente une source dans les rangs.

Le même jour, un policier a été tué à Nkwen, dans la Mezam, alors qu’il cherchait à neutraliser deux malfrats qui braquaient une boutique de son marché. Une balle tirée par les agresseurs a blessé mortellement l’inspecteur de police (Ip2) Ali Garba, qui a rendu l’âme pendant qu’on le transportait à l’hôpital. Deux jours auparavant, un handicapé du nom de Ndifor, propriétaire du magasin Provision et soupçonné d’être un informateur de l’armée, a été tué par des hommes armés autour de Church Center, dans l’arrondissement de Bamenda 2, autour de 19h30. Son corps sans vie, avec des impacts de balle et une tête fracassée a été découvert près de son fauteuil roulant.

Une riposte célébrée

L’armée n’a pas encaissé sans réagir. Dans ses rangs, l’on affirme que dans la nuit de vendredi à samedi, à Abongwa palace à mile 3 Nkwen, des éléments des forces ont encerclé les présumés assassins de l’Inspecteur Ali Garba, alors qu’ils séjournaient dans l’auberge. Au cours d’un échange de coups de feu, l’équipe mixte conduite par le commandant de la compagnie de gendarmerie de Bamenda a pu neutraliser deux d’entre eux et interpeller un autre. Deux pistolets automatiques avec leurs chargeurs ont été récupérés. Blessé par balle à la cuisse, le gendarme Hamai a été reçu à l’hôpital militaire de la cinquième région. Mais l’opération dont on parle le plus à Bamenda est celle menée dans la nuit de dimanche par l’équipe du Lieutenant Bakari, laquelle a permis de neutraliser quatre présumés chefs séparatistes. Vers 22h30, une fusillade a eu lieu à 911 (lire nine-one-one). Des hommes armés à bord de motos sont entrés dans ce bar et ont tiré sur une fille prénommée Solange et son compagnon, un ex-combattant séparatiste repenti. Les deux étaient sur le point de quitter les lieux, après y avoir passé du bon temps. Embusqué, l’officier subalterne a suivi les assaillants, avec son équipe de quatre hommes et d’autres motos. A l’entrée du domicile de Ni John Fru Ndi, leader du Social democratic front, à Ntarikon vers 23h45, les séparatistes décident d’abandonner leurs motos pour emprunter une voiture, la Toyota Carina E immatriculée 159430. Ils sont neutralisés et les militaires récupèrent deux fusils de marque AK-47. Les quatre corps, présentés comme ceux de redoutables chefs séparatistes, ont été exposés par l’armée hier lundi, 13 septembre 2021 au lieudit Finance Junction.

Franklin Kamtche

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