Cameroun – Marchés : Les matinées des Bayam-Sellam

Bayam-Salam

Dès l’aube, ces femmes acheminent non sans peine leurs produits vers les marchés afin de les écouler.

Il est 5heures du matin ce lundi 07 décembre 2020 au marché Huitième à Yaoundé. La brise fraiche qui arrose la ville n’entame pas la vivacité de ces femmes qui approvisionnent ce marché en produits vivriers, toutes les semaines. Ici comme ailleurs, elles sont connues sous le nom de « Bayam-sellam ».
A l’approche des véhicules chargés des produits viviers en provenance des villages voisins tels qu’Okola, Mva’a, c’est l’émoi. En petits groupes, les femmes s’agglutinent autour de ces voitures. « Laisse ce régime de plantain ! Il est de l’autre côté ! », S’écrie Marie Solange, commerçante. Christine Beyene, ne l’entend pas de cette oreille. « N’est-ce pas c’est ton champs ici pour que tu viennes choisir le colis qui te plaît ! J’ai moi-même identifié ce régime de plantain depuis donc ma sœur excuse-moi ! » Rétorque-t-elle.

Avant d’avoir gain de cause. A l’intérieur de ces véhicules déjà pris d’assaut, d’autres femmes, des cultivatrices cette fois-là. A peine sorties des voitures, la mine grise, celles-ci, vêtues pour la plupart de pull-over, pantalons et des chaussures, essayent tant bien que mal d’identifier leurs marchandises. « Mon sac de macabo est où ? Permettez-nous au moins de décharger nos colis ! », S’exclame Estelle Ngono, cultivatrice. Victorine Mbazoa, une autre cultivatrice, va elle, se servi du bébé qui est à califourchon sur son dos, pour se frayer un chemin dans la masse afin d’extraire ses sacs de concombre. « Mes sœurs pardon ne faites pas du mal à mon enfant je vous en prie ! » Supplie-t-elle. Une fois les vivres au sol commencent alors les négociations. Au regard de la façon avec laquelle ces femmes échangent, on se croirait dans l’un de ces marchés boursiers de wallStreet aux Etats-Unis.

A coups d’arguments et de flatteries de tout genre, chacune essaye de tirer les marrons du feu. « Asso ! Je donne 2000Fcfa pour ce petit régime de plantain, il n’est même pas encore en maturité », propose Marinette Ebogo à la propriétaire de la marchandise. Qui rétorquera sans détours : « Mama on t’a dit que j’ai volé ce régime de plantain ? C’est le fruit de mon dur labeur. Si tu ne peux pas donner 4000Fcfa tu laisses ! ». Sur un autre coin de cet espace marchand, Victoire a pu, à coup d’arguments convaincre celle qui est connue en ce lieu sous le nom de maman Cathy. « Asso ! Tu es ma mère ! S’il te plaît laisse-moi les feuilles de bananes à 1500Fcfa »,dit-elle. « Avec toute la souffre que j’endure dans mes champs c’est tout ce que tu proposes ma fille ? En tout cas donne l’argent ! », Souligne maman Cathy.

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