Le président de la République a signé une décision hier mercredi 8 juillet, convoquant une session du Conseil supérieur de la magistrature, qu’il présidera le 6 août 2020 au Palais de l’Unité.
Un conclave qui intervient après trois années de traversée de désert due à l’immobilisme du Chef de l’Etat. Enfin ! Le Prince tente de rompre avec l’inertie. Trois ans après la tenue de la dernière session au Palais de l’unité, le président de la République a signé hier un décret convoquant une session (tant attendue) du Conseil supérieur de la magistrature. La décision a été lue au Poste national de la Cameroon radio television (Crtv) au cours du journal parlé de 17 heures.
Quoi qu’il en soit, l’urgence de la tenue d’un Conseil se posait avec acuité et au moins pour quatre raisons : l’intégration des trois promotions des magistrats actuellement en chômage ; le redéploiement des personnels qui ont déjà passé plus de trois ans aux mêmes postes ; l’admission à la retraite de plusieurs magistrats ayant atteint et même dépassé l’âge de la retraite, et le remplacement des magistrats à des postes laissés vacants pour cause des décès de leurs occupants. Paul Biya, fidèle à la politique du pourrissement, a attendu que la situation s’enlise pour sortir du bois et sonner le glas d’un nouveau départ au sein de cette corporation qui présentait déjà les signes d’une
paralysie.
Dossiers disciplinaires
Pour les observateurs de la scène politique au Cameroun, les sirènes de cette annonce accueillie comme une délivrance dans les rangs des hommes de Droit, retentissaient depuis le 15 juin 2020, date à laquelle le Chef de l’Etat nommait de nouveaux membres au sein du Conseil. Il a notamment jeté son dévolu sur le magistrat Abel Minko Minko, en tant que nouveau secrétaire permanent, en remplacement de Foumane Akame, alors que le poste était vacant depuis le décès de ce dernier en janvier 2019. Et hier, le garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, conformément à la Constitution, a décidé de convoquer une session de cette auguste institution.
Au nombre des nombreux défis qui attendent le Conseil, figurent en bonne place les dossiers disciplinaires des magistrats. On se souvient qu’à la dernière session, le Conseil avait examiné 7 cas. On attend aussi que le Conseil procède à l’intégration de jeunes auditeurs de justice récemment sortis de l’Enam. Il y a aussi la promotion et les nominations des magistrats du Siège et ceux du Parquet ainsi que de la Chancellerie. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, est le Vice-Président du Conseil Supérieur de la magistrature. Vivement le 6 août !