Cameroun: Les recommandations du Grand Dialogue National aux oubliettes !

Grand Dialogue National du Cameoroun

Cela fait déjà plus d’un mois que s’est tenu à Yaoundé le grand dialogue national.

Au terme de ce débat houleux entre les différents participants, le président Biya a immédiatement twitté en disant qu’il allait examiner les recommandations avec le maximum de diligence et d’attention. La diligence c’est la rapidité, la célérité.

Sauf que jusqu’ici, aucune recommandation n’a été mise en œuvre. Les yeux de l’opinion publique nationale et internationale restent toujours braqués sur le palais d’Etoudi, dans l’attente d’une décision qui ne vient pas.

Pendant ce temps, les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest continuent à compter leurs morts. Les violences n’ont pas connues d’accalmie sur le terrain, ce qui suscite des interrogations sur les conditions d’organisation d’une élection dans ces zones en crise.

Le pouvoir de Yaoundé est-il vraiment préoccupé par la situation dans le NoSo ? On a comme impression que les recommandations prises à l’issue du Gdn ont été rangées dans un tiroir. Décentralisation accrue, statut spécial aux régions anglophones, libération de tous les prisonniers de la crise anglophone, remaniement gouvernemental, création d’une école normale supérieure à Buea … Le président n’a encore rien fait de tout ça. Mais pourquoi ?

A trois mois de l’organisation des élections locales, rien n’est encore décidé. Sur les collines boisées de Yaoundé, Paul Biya reste le seul maître du temps et il a, tout au long de cette périlleuse année, joué du suspense comme mode de gouvernement.

La parole, les actes, le moindre signal du chef, sont attendus, analysés, décryptés. On s’agace de devoir guetter l’annonce d’une grande décision. Mais Paul Biya garde le silence .Mais jusqu’à quand monsieur le Président ? C’est vrai que les moyens de l’Etat ne sont pas extensibles à l’infini.

Cependant, comme il l’a promis à Emmanuel Macron, le 10 octobre dernier à Lyon, il faut qu’une solution rapide soit trouvée à la crise anglophone. Et cela passe d’abord par l’application des recommandations du grand dialogue national que nous attendons tous.

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