C’est le résultat d’une étude menée par Zenü Network dans cette région. Il a été présenté rendu public lors de la 2ème session de « l’école de parents » à Bafoussam.
Chaque année, les parents injectent des milliards de F.Cfa dans le système éducatif à travers la construction et l’entretien des infrastructures, le
recrutement et payement des enseignants vacataires, fonctionnement des structures et l’appui à la pédagogie. Les élites, les élus, le comité de
développement, les membres de la diaspora camerounaise, les communes et bien d’autres participent à cet élan générosité. Ceci résulte de l’abandon par l’Etat de la subvention de l’éducation à la charge de l’association des parents d’élèves et d’enseignants (Apee) comme le démontre cette étude menée sur les modes de financement de l’Apee dans la région de l’Ouest par l’organisation de la société civile Zenü Network. Les résultats révèlent une augmentation sensible des contributions des Apee et d’autres acteurs privés au financement de l’éducation. A l’inverse, la part du budget de l’Etat qui y est consacrée est en forte baisse.
Au lycée classique de Bafoussam par exemple, la destruction de sa clôture suite aux travaux routiers dans la ville oblige le bureau de l’Apee a contracté un prêt de 10 millions de F.Cfa pour sa reconstruction en attendant les indemnisations. Pour une enveloppe globale de 14 millions de francs, la somme de 4 millions est déduite des caisses de cette association cette année après la suppression de certaines lignes budgétaires selon les dires d’Alphonse Kamnang, président de l’Apee de cet établissement. « Nous sommes partis des dysfonctionnements qu’ont onnu les Apee. L’étude révèle une grosse démission des parents. C’est inadmissible que les gens cotisent de l’argent et ne réclament jamais des comptes par rapport à son utilisation et que les taux soient fixés sans qu’ils ne soient consultés et que tout le monde paye sans demander à quoi ça va servir. On s’étonne même aussi du fait que la loi prescrit que les présidents des Apee devraient passer au plus 4 ans s’ils ont bien travaillé à la demande de ces associations mais on a des gens qui ont fait 20 à 30 ans et personne ne les inquiète », regrette Flaubert Djateng, le coordonateur de Zenü Network.
Pour Augustin Ntchamande, secrétaire exécutif de l’Organisation Nationale des Parents pour la promotion de l’éducation au Cameroun (Onaped), « l’école camerounaise vit depuis une trentaine d’années une crise profonde et multiforme ; crise des valeurs, sous financement, création anarchique des structures scolaires non viables, ressources humaines insuffisantes et de qualité parfois douteuse, perte de la crédibilité des diplômes délivrés,
corruption et mercantilisme. Face à ces dérives, les parents pris individuellement ou regroupés dans leurs associations dénommées Apee, sont désarmés. Pire, tout est mis à contribution pour les maintenir dans l’ignorance des politiques éducatives et de leurs implications sur l’éducation et la formation de leurs enfants ». Toutefois, la prise en charge de l’éducation fait partie des missions régalienne de l’Etat