Ils se plaignent des abus subis au niveau des nombreux contrôles institués dans la ville.
Depuis hier matin, la ville de Maroua est entièrement militarisée. Il fallait montrer patte blanche pour se déplacer d’un coin de la ville à un autre. Des grappes d’hommes en tenue étaient observables à tous les carrefours, passant au peigne fin véhicules, motos, marchandises et piétons au cours des contrôles musclés. Des bouclages systématiques et autres contrôles fantaisistes qui ont donné lieu à toutes sortes de désagréments. Des moto-taxis et personnels soudoyés et spoliés, des piétons séquestrés, des citoyens abusés. Depuis hier en fin de matinée, les moto-taxis de la ville de Maroua, las des différents abus à tout coin de rue, ont simplement garé leurs engins. Ils s’insurgent ainsi contre les contrôles musclés et orientés. « Grace aux moto-taxis, la ville de Maroua a été sauvé de plus de 10 explosions la semaine dernière. Nous avons trainé beaucoup de suspects au commissariat et à la gendarmerie sur qui on a retrouvé des explosifs. Alors qu’on a permis aux autorités de déjouer plusieurs attentats, deux jours après on met les contrôles à nos trousses et on nous demande même de présenter des papiers qui ne sont pas concernés par les contrôles », déplorait Nassourou, un membre du syndicat de moto-taxis de la ville de Maroua. Le trafic a été fortement perturbé toute la journée et les moto-taxis ont décidé spontanément de garer leurs engins afin de voir plus clair. Tandis que d’autres font des navettes dans les postes de police et de gendarmerie pour « récupérer » leurs engins contre espèces sonnantes et trébuchantes. Les grévistes ont décidé de saisir ce jour le président du syndicat des moto-taxis, Issa Ballarabé afin de trouver une solution à ces contrôles qu’ils jugent « exagérés ».
Jacques Kaldaoussa