Cameroun: Le Sous-préfet d’Ambam étouffe une rixe entre les transporteurs et les policiers

A l’origine, la mise en application des instructions du ministre des transports de traquer tous les acteurs du secteur en situation irrégulière.

C’est une matinée très tendue que les transporteurs interurbains des axes Ambam – Abang-Minko et Ambam – Kyé-Ossi ont vécu ce mardi 24 septembre 2019. Ceux qu’ils considèrent comme leurs bourreaux, les éléments de commissariat de sécurité publique locale ont décidé de traquer en situation irrégulière. « Ce matin les policiers sont arrivés à la gare routière, ils nous ont fait savoir que le ministre des transports une note au délégué générale de la sureté nationale lui demandant d’arrêter tous les véhicules dits clandestins. Ils nous réclament donc la licence de transport, la carte bleue, l’assurance quatrième catégorie, un badge et un gilet », raconte monsieur Ebang Ondo Petit-Jean, le président des transporteurs de l’axe Ambam – Kyé-Ossi.

Il s’agit pour ce dernier, d’une pilule un peu trop amère à avaler. Le ton monte et la tension avec. Il y a du plomb dans l’air. « En ces temps qui courent, nous faisons dans le social, nous aidons la société. Allez à la gare routière, comme on nous défend de travailler, vous allez vois les femmes qui trainent avec le plantain qu’elles doivent aller vendre au marché de Kyé-Ossi. Mais elles sont coincées puisque les véhicules sont tous cloués surplace conformément aux instructions du commissaire selon lesquelles, tout véhicule qui n’a pas ces documents ne travaille pas. Et c’est pourquoi nous sommes obligés d’aller rencontrer les autorités administratives pour qu’elles nous donnent d’amples informations. Car ces policiers ne nous disent rien de bon », a ajouté Monsieur Ondo.

Sage décision selon le sous-préfet d’Arrondissement d’Ambam qui a salué là, l’acte citoyen et de responsabilité de la part de ces transporteurs qui auraient pu se soulever mais qui ont choisi de recourir à l’autorité administrative. C’est ainsi que le numéro de l’Arrondissement d’Ambam a vu ces chauffeurs faire irruption dans ses services se plaignant de l’opération « coup de poing » entamée par le commissariat de sécurité publique à la suite des instructions du ministre des transports.

Mais s’il est vrai que l’opération menée par les agents de sécurité publique est tout à fait légale, sa légitimité semble problématique. Et ce d’autant plus que sa phase répressive n’aurait fait l’objet d’aucune sensibilisation préalable. Autre chose, au moment où le Cameroun s’apprête à aller au « Grand Dialogue National », le Chef de Terre Simon Pierre Marie Atangana Ntsama dit proscrire toute occasion susceptible de créer des mouvements d’humeur dans son unité de commandement. Fort de ces réalités, l’on apprend que les instructions de l’autorité administrative ont été données au Commissaire de sécurité publique de sursoir cette mesure spéciale jusqu’au 6 novembre, date à laquelle, tous ceux des transporteurs qui seront encore en situation irrégulière feront face à la rigueur de la loi.

Pour l’heure, c’est le calme qui règne dans l’arrondissement d’Ambam. Et les transporteurs vaquent librement à leurs occupations tout en prenant des mesures pour se conformer avant la date butoir. Affaire à suivre !

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