Cameroun : Le procès choc de l’affaire Martinez Zogo s’ouvre dans une salle comble

Tribunal militaire

17 accusés, 30 avocats : Une première audience marathon qui pose les jalons

C’est un procès hors norme qui s’est ouvert ce lundi 25 mars 2024 au tribunal militaire de Yaoundé. Comme le rapporte en direct 237online.com, votre site d’information judiciaire de référence, la première audience de l’affaire Martinez Zogo, ce journaliste sauvagement assassiné il y a plus d’un an, a tenu toutes ses promesses. Salle comble, tensions palpables, révélations chocs… Retour sur une journée marathon qui pose les jalons d’un procès qui s’annonce historique.

Une salle bondée, des centaines de curieux massés à l’extérieur

Première constatation en arrivant au tribunal : l’immense attente suscitée par ce procès. Dès l’ouverture des portes, une foule compacte s’est massée dans la salle d’audience, occupant chaque centimètre carré, du sol au plafond. Bancs, allées, coins… Tout était plein à craquer. Et pour ceux qui n’ont pas pu entrer, c’est à l’extérieur qu’ils ont suivi les débats, par centaines, l’oreille collée aux murs ou le regard rivé sur leurs smartphones. Une affluence record, qui témoigne de l’onde de choc provoquée par l’assassinat de Martinez Zogo dans la société camerounaise.

17 accusés, 30 avocats : Un procès dans le procès

Autre chiffre marquant : celui des acteurs de ce procès fleuve. Pas moins de 17 accusés, dont des figures de premier plan comme l’ancien directeur de la DGRE Maxime Eko Eko ou l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, ont comparu devant le tribunal. Face à eux, un véritable bataillon d’avocats : 30 en tout, dont certains ténors du barreau comme Me Charles Tchoungang ou Me Calvin Job. Un rapport de force qui annonce des joutes oratoires épiques, et qui fait de ce procès un véritable « procès dans le procès », où chaque mot, chaque virgule des procédures seront âprement discutés.

L’ombre des pressions politiques, l’état représenté ou pas ?

Dès les premières minutes, les tensions politiques qui entourent ce dossier explosif se sont invitées dans le prétoire. Quand Me Assira s’est présenté pour défendre les intérêts de l’État, il a été immédiatement contesté par la défense, qui a soulevé des vices de procédure. Un coup de théâtre qui a obligé le président du tribunal à poser clairement la question : qui représente l’État dans ce procès ? Une péripétie révélatrice des immenses pressions qui pèsent sur cette affaire, où chaque acteur semble avancer sur des œufs.

Des demandes chocs : Diffusion en direct, copie intégrale du dossier…

Autre moment fort : les demandes formulées par les avocats de la défense. Me Tchoungang, en tête, n’y est pas allé de main morte. Écrans géants, diffusion en direct à la télévision nationale, enregistrement pour les archives… Il a réclamé une transparence maximale, arguant de la « passion » des Camerounais pour cette affaire. Surtout, il a exigé la communication de l’intégralité du dossier d’instruction aux avocats, condition sine qua non, selon lui, d’un procès équitable. Des requêtes explosives, qui promettent des débats houleux dans les prochaines audiences.

Une première journée pour poser les jalons, rendez-vous le 15 avril

Après plus de 4 heures d’une audience intense, cette première journée s’est achevée sur un renvoi au 15 avril. Un délai nécessaire pour que le tribunal puisse statuer sur les demandes des parties et fixer le cadre des débats à venir. Mais au-delà des questions de procédure, c’est un véritable bras de fer qui s’est engagé. D’un côté, des avocats de la défense déterminés à obtenir un procès transparent et équitable. De l’autre, un tribunal sous pression, tiraillé entre les exigences de la justice et le poids du politique.

237online.com, votre fenêtre ouverte sur les prétoires, suivra pour vous chaque rebondissement de ce procès hors norme. Avec une promesse : vous livrer une information fiable, précise et impartiale, pour vous permettre de décrypter les enjeux de cette affaire qui touche au cœur de notre démocratie. Parce qu’au-delà du destin des accusés, c’est la soif de vérité et de justice de tout un peuple qui s’exprime dans ce tribunal. Une soif que nous nous engageons à étancher, en allant chercher l’information là où elle se trouve, sans tabou ni complaisance.

Par Christelle Nana pour 237online.com

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