8 mars 2017 pagne

Cameroun : Le pagne du 8 mars manque dans la Région de l’Est

Société

Les femmes ont du mal à se procurer le pagne imprimé pour la célébration de la journée à elles dédiée. Toutes les femmes de la région de l’Est n’auront pas le sourire aux lèvres le 08 mars prochain au cours de la célébration de la journée internationale de la femme.

Car le principal ingrédient qui est le pagne imprimé pour la circonstance manque sur le marché. « Je suis à Bertoua depuis 10 jours mais je n’arrive pas à acheter le pagne pour les membres de mon association, tous les jours on nous annonce l’arrivée des stocks mais on n’est jamais servi », se plaint Angèle Mbah présidente de l’association « Solidarité du Bien » de Ngato dans la Boumba et Ngoko. Gladys Zourma mandataire de l’association « Espoir » de Ngoyla ajoute : « Quand il y a arrivage, on livre par affinité et comme nous n’avons pas de relation à Laking textile (entreprise qui commercialise le pagne) ici à Bertoua, on n’a pas de choix que de jeter l’éponge ». Par contre, le pagne abonde dans les ateliers de couture où sont exposées toutes sortes de modèles de robes et ceci à des prix exorbitants. « J’ai été ravitaillée longtemps avant, d‘abord ici à Bertoua puis à partir de Yaoundé. Je ne vends pas les pagnes mais des robes déjà prêtes à porter », nous confie Eugenie Essomé une couturière qui précise par la suite : « Le prix varie en fonction du modèle, mais de toute façon les prix oscillent entre 12.000 et 15000 Fcfa ».

Au siège de Laking textile à Bertoua, on justifie cette situation d’abord par des grosses commandes passées bien avant par des associations. « Il y a des associations qui avaient réservé de grandes quantités longtemps avant, il fallait donc commencer par respecter nos engagements vis-à-vis de ces associations. Il y a aussi que les femmes ne s’y intéressaient plus au pagne puisque la grande parade n’avait plus eu lieu pendant deux ans, par conséquent nos commandes au niveau de la centrale avaient baissé, par conséquent on ne pouvait plus satisfaire les clients qui voulaient des petites quantités », explique le responsable de vente. Il rassure néanmoins sans être précis : « Dans les prochains jours il y aura un grand arrivage, on pourra servir tout le monde ».

La majorité de plaintes proviennent des femmes de l’arrière-pays, ces dernières ont de la peine à rallier de manière permanente la capitale régionale de l’Est à cause non seulement de la distance mais aussi du mauvais état des routes, la rareté des voitures (occasions de voyage) et du coût de transport assez élevé. « Nous sommes à plus de 350 km de Bertoua, et à quelques jours de la fête, nous n’avons toujours pas de pagne. Faut-il continuer à rester à Bertoua ou il faut rentrer au village ? », s’interroge Angèle Mbah, présidente de l’association « Solidarité du Bien ». La dame, la cinquantaine révolue finit par se résoudre : « Je vais prendre le chemin du retour, nous serons de la partie le 8 mars prochain, même avec la tenue de notre association, nous allons fêter ; car a moins d’une dizaine de jours de l’événement on n’a pas le pagne, pourra-t-on le coudre en cas d’acquisition ? Je ne pense pas », laisse entendre avec beaucoup de regret la présidente. La situation dans laquelle se trouvent les femmes de l’arrondissement de Ngato dans la Boumba et Ngoko n’est pas isolée car plusieurs autres associations dans la région de l’Est sont dans le même panel.

Charles Mahop /237online.com

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