Dans un communiqué musclé, le Ministre de l’Administration Territoriale rappelle à l’ordre certains acteurs politiques de l’opposition qui multiplient les dérives graves et les propos anti-républicains. Le MINAT prévient que la loi sera appliquée dans toute sa rigueur.
Le Ministre de l’Administration Territoriale Paul Atanga Nji a publié ce mardi un communiqué radio-presse pour tirer la sonnette d’alarme sur “les dérives graves de certains acteurs politiques de l’opposition en quête de notoriété”. Selon le MINAT, ces opposants occupent depuis quelques temps “l’espace médiatique et les réseaux sociaux pour diffuser des messages tendancieux et anti-républicains dans le but de troubler l’ordre public, discréditer l’État et provoquer des remous sociaux à des fins égoïstes“.
Un député multirécidiviste dans le viseur
Sans le nommer explicitement, le communiqué vise clairement un certain “député aux abois, exclu récemment d’un parti politique”, qui “tient régulièrement des propos désobligeants à l’endroit du Président de la République”. Le MINAT rappelle que “l’outrage au Président de la République est réprimé par le Code pénal” et met en garde ce parlementaire avant qu’il ne soit “trop tard pour ce député multirécidiviste”.
Le ministre Paul Atanga Nji souligne aussi que “la qualité de député ou de dirigeant de parti politique n’est pas un passe-droit pour défier impunément l’autorité de l’État, inciter à la rébellion et menacer de mettre le pays à feu et à sang lors de l’élection présidentielle de 2025 si des intérêts égoïstes et partisans ne sont pas satisfaits”.
Seuls les sous-préfets peuvent autoriser les activités politiques
Par ailleurs, le MINAT a tenu à rappeler la procédure en vigueur concernant l’organisation des activités politiques sur le territoire : “Seuls les Sous-préfets, qui travaillent sous l’encadrement des Préfets et la coordination des Gouverneurs de Région, sont habilités à autoriser la tenue des activités politiques (congrès, meetings, réunions) dans leurs unités de commandement respectives.“
Le communiqué cite l’exemple du parti au pouvoir, le RDPC, dont “vingt-six (26) meetings politiques n’ont pas reçu l’autorisation des autorités administratives pour diverses raisons” depuis début 2024, à Maroua Ier, Bangangté, Sangmélima, Dschang ou encore Tonga. “Dans chaque cas, les responsables locaux du RDPC se sont toujours pliés à la décision de l’autorité administrative qui apprécie mieux le climat social et les risques éventuels de trouble à l’ordre public”, note le MINAT.
“La présidentielle de 2025 se tiendra dans le calme“
Face aux acteurs politiques de l’opposition qui “brandissent l’épouvantail du chaos lors de l’élection présidentielle de 2025”, le ministre de l’Administration territoriale se veut rassurant : “Ce scrutin se tiendra dans le calme, la sérénité et sans perturbation comme en 2011 et 2018. Bien plus, les textes qui encadrent le processus électoral seront scrupuleusement respectés.”
Le MINAT prévient que “tous les leviers de la loi n°90/056 du 19 décembre 1990 régissant les partis politiques, notamment les dispositions pertinentes des articles 17, 18, 19 et 20 seront appliquées à la lettre” et que les “auteurs des comportements anti-républicains et conspirationnistes feront face à la rigueur de la loi“. “Aucun écart de comportement ne sera toléré”, martèle Paul Atanga Nji.
Le communiqué se conclut sur un rappel à l’ordre : “Les leaders des partis politiques s’adressent à leurs militants et sympathisants, tandis que Seul le Chef de l’État qui incarne les institutions de la République, est habilité à s’adresser au Peuple selon la formule consacrée : Camerounais, Camerounaises, mes chers compatriotes“. Une mise en garde on ne peut plus claire aux opposants qui seraient tentés de jouer avec le feu à l’approche de l’échéance cruciale de 2025.