Cameroun: Le film de l’assassinat du producteur Jean Pierre Saah (JPS)

Jean Pierre Saah est mort! Quand on entend cette nouvelle, on peut lui coller l’étiquette des blagues super drôles d’un poisson d’avril.

Mais au moment où on voit les images du corps sur le brancard déposé dans la morgue de la garnison de Bonanjo à 1 heure du matin , c’est comme un couteau qu’on remue dans la plaie.

Jean Pierre Saah a été tué dans la nuit du dimanche 31 mars 2019 à son domicile situé à Bonabéri à Douala. Un gang composé de 5 membres bien armés est arrivé dans la résidence du promoteur de JPS Production peu avant 18 heures, pendant que ce dernier se trouvait à l’hôtel Royal Palace de Bonabéri. Ils ont neutralisé sa belle-mère et son fils qui se trouvaient dans la concession et ont récupéré leurs téléphones.

Quand Jean Pierre Saah arrive à 22 heures, le gardien ouvre l’immense portail sans morfler, ni donner un signe d’inquiétude. À peine entré dans son salon, il tombe dans la gueule des loups sauvages qui se ruent avec rage sur lui, sans autre forme de procès. Non seulement il est cabossé tel un véhicule accidenté, mais les bourrins l’emballent dans les draps et l’étouffent. Aucun coup de feu n’a été tiré. Il est mort asphyxié. Ses bourreaux ont pris la fuite, sans rien emporter.

Les éléments de la police judiciaire sont arrivés sur les lieux du crime et une enquête a été ouverte. Mais pas de gardien. Il est monté dans le même véhicule que les assassins. Preuve que le coup était bien préparé par ces bêtes immondes qui maitrisaient bien le programme et le fonctionnement de JPS qui accorde souvent le repos à son chauffeur les dimanches.

Quand on connaît la résidence du producteur avec deux portails blindés, les murs très élevés comme une forteresse, il est impossible à un corps étranger d’y accéder sans la complicité des gardiens. En plus, JPS a deux gardiens. Où est donc passé le deuxième ? Il serait parti au deuil d’un membre de sa famille, sans toutefois obtenir la permission de son employeur. Hic!

Autrefois, Jean Pierre Saah embauchaient les gardiens auprès de la société Wakenut. Mais subitement, il a résilié le contrat à la demande de son épouse qui vit à Paris…

Mercredi dernier, en rentrant à la maison, JPS avait constaté qu’il était par un individu en moto. Il avait alors demandé à son chauffeur de se garer et de faire semblant d’aller acheter du pain à la boulangerie. Le conducteur de la moto, lui également , s’était arrêté, puis avait continué à les suivre jusqu’à l’entrée de sa résidence. La menace était là. Et l’affreuse hydre assassine qui a certainement des mains vengeresses derrière elle, a fini par supprimer cet homme silencieux qui irradiait la lumière dans le milieu du showbiz.

Jean Pierre Saah a fortement marqué la culture camerounaise et africaine dans la période comprise entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Avec sa maison JPS Production. Il a produit plusieurs artistes camerounais dont Grace Decca, Chantal Ayissi, Lady Ponce , Prince Eyango, Sergio Polo, Penda Dalle, André Marie Tala, entre autres. Il a également produit des gros calibres d’autres pays africains : Wengue Musica, Extra Musica, Meiway, Aurlus Mabélé, Tsala Muana, Félix Wazekwa, etc.

JPS était tout simplement le magnat de la production musicale africaine qui avait porté le costume de promoteur providentiel au moment où il n’y avait presque personne pour jeter son pognon dans le gouffre de la piraterie.

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