Cameroun: Le droit foncier au cœur des débats

Le palais des congres de Yaoundé vient d’abriter l’édition 2019 de la semaine du foncier au Cameroun.

Elle s’est tenue du lundi 21 au vendredi 25 janvier 2019. Initiative louable du projet LandCam , qui a permis à différents acteurs de se retrouver pour échanger et débattre des questions sensibles du foncier.
L’accès à la terre demeure une équation difficile à solutionner. Dans les villages comme en zone urbaine le problème se pose encore avec acuité. La semaine du foncier a regroupé les acteurs de toutes les sensibilités qui sont venus de tous les coins du pays : les administrations publiques, les parlementaires, la société civile, le secteur privé, les médias, les communautés locales, les peuples autochtones. Les bailleurs ont également pris part à ces travaux. 05 jours d’échanges et de débats houleux ont permis aux différents acteurs d’avoir le même niveau d’information et de prendre la mesure de la situation. A travers des exposés, les cas patents de violation des droits des communautés ont entre autre été mis sur la table de discussion. C’est le cas du problème foncier qui sévit actuellement à L’est Cameroun, entre les communautés autochtones BAKA et les communautés Bantou d’une part ; entre les communautés BAKA, les services de conservation du ministère des forets et les entreprises qui exploitent les forets d’autre part.

L’Etat a octroyé des titres aux entreprises sur des espaces occupés par les communautés depuis des lustres. Ce qui entraine un chevauchement de droits, un chevauchement dans les usages et crée des situations de conflits. Dans son exposé Victor AMOUGOU AMOUGOU du CEFAID DE YOKADOUMA (centre pour l’éducation, la formation et l’appui aux initiatives de développement au Cameroun), a expliqué que « pour tenter de résoudre ce probleme, le CEFAID a utilisé la cartographie participative qui permet de documenter tous les usages traditionnels des communautés. Le CEFAID a également superposé ces cartes à celles des titres des exploitants. Ce qui a permis aux décideurs de prendre la mesure de la situation et de trouver les solutions qui s’imposent. » C’est dans cet optique que le gouvernement a signé les accords avec les communautés autochtones BAKA au cour de la semaine du foncier à Yaoundé. Une véritable avancée qui va garantir le respect des droits traditionnels de ces derniers, dans les airs protégés, dans les parcs nationaux et autour de ces espaces. Des bonnes pratiques comme celles ci ont été fédérées au cours de cette rencontre. Des cas similaires ont été évoqués par plusieurs autres exposants venus des autres régions du pays. Evidement d’autres sujets comme l’accès à la terre par la veuve, par la fille ont fait l’objet de débat.

Bientôt un observatoire national du foncier au Cameroun

Initiative des organisations non gouvernementales, l’observatoire reste cependant ouvert aux autres acteurs. L’objectif est de faire de lui un outil de diffusion de l’information sur les affectations et les utilisations à grande échelle des terres ; un outil d’analyse des dynamiques foncières ; un outil d’aide la prise de décision dans la gestion des terres par une mise à la disposition du public d’une cartographie de l’emprise foncière des projets d’infrastructures autres investissements à grande échelle. C’est dire que l’observatoire permettra aux décideurs d’avoir les informations en temps réel au niveau central sur les situations qui prévalent au niveau de la base et de pouvoir en tenir compte lors des réformes à venir. Il ya donc lieu d’espérer, la question foncière peut être réglée.

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