L’affaire du petit Mathis assassiné le 10 mai à Yaoundé transforme radicalement le paysage politique camerounais. Ce drame impliquant Dagobert Nwafo, père de la slameuse Lydol, mobilise jusqu’au président Paul Biya qui dépêche trois ministres auprès de la famille. L’opposition avec Cabral Libii et Maurice Kamto entre en scène tandis que l’avocat de la victime subit une agression à l’arme blanche.
Cette tragédie révèle les fractures profondes de la société camerounaise.
Paul Biya mobilise trois ministres pour l’affaire
Le président de la République réagit personnellement à ce drame national le 22 mai. Marie-Thérèse Abena Ondoa, Madeleine Tchuinte et Vivian Asheri Kilo reçoivent mission officielle de présenter les condoléances présidentielles à la famille endeuillée.
Cette intervention présidentielle exceptionnelle témoigne de l’ampleur politique prise par l’assassinat du garçonnet de six ans à Ngoa-Ekélé. L’onde de choc dépasse largement le cadre judiciaire initial.
L’opposition saisit immédiatement l’opportunité politique. Cabral Libii qualifie la tragédie d’« insupportable », martelant que « la mort d’un enfant est une douleur inacceptable ». Maurice Kamto évoque un « assassinat froid et prémédité », exigeant une justice implacable.
Le suspect Dagobert Nwafo, présenté trois fois devant le procureur Luc Ndi Ndi, invoque une « amnésie traumatique » selon nos informations. Trois chefs d’accusation l’accablent : violation de domicile, détention d’arme blanche et assassinat avec préméditation.
Lydol dans la tourmente, avocat agressé à Douala
La slameuse Lydol, fille du suspect, devient cible d’un déferlement sur les réseaux sociaux. Les critiques fusent contre son « silence complice » et sa « présence déplacée » dans l’espace public.
« Il n’existe aucun mot assez fort pour apaiser une telle souffrance », déclare-t-elle dans une vidéo défensive. L’artiste reporte ses concerts du 23 mai au Palais des Congrès et du 7 juin à l’Alhambra Paris.
Le ministre Grégoire Owona intervient pour rappeler que « la responsabilité pénale est individuelle » et qu’un enfant ne saurait être tenu « responsable des actes de son père ».
L’affaire prend une tournure encore plus dramatique le 16 mai. L’avocat de la famille victime subit une violente agression à l’arme blanche à Douala. « Il aurait reçu huit coups de poignard et perdu un petit doigt », révèle une source anonyme.
Cette attaque survient juste après sa participation au premier déferrement du suspect à Yaoundé, ajoutant une dimension criminelle supplémentaire à cette affaire déjà explosive.
L’affaire Mathis révèle-t-elle les limites de la justice camerounaise ?