Maurice Kamto face à l’impasse présidentielle 2025 développe un plan stratégique inédit pour contourner les obstacles juridiques. Le leader MRC, privé d’élus après son boycott 2020, explore des alliances discrètes avec l’UMS et le « groupe de Douala ». Son interprétation controversée de l’article 121 du Code électoral divise les constitutionnalistes camerounais.
Ces manœuvres politiques révèlent l’ampleur de ses difficultés constitutionnelles.
Kamto mise sur les transfuges pour justifier sa candidature
Le président du MRC s’appuie sur une lecture audacieuse de la Constitution. « Tout mandat impératif est nul », martèle-t-il en citant l’article 2, estimant disposer « d’élus venus d’autres partis » ralliés à sa cause.
Cette stratégie juridique divise les experts. Les constitutionnalistes Mathias Éric Owona Nguini et Louison Essomba contestent frontalement cette interprétation. Pour eux, le MRC ne remplit pas les conditions légales d’investiture présidentielle.
La décision de boycotter les élections de 2020 avait déjà fracturé le parti. Sosthène Médard Lipot, Michelle Ndoki et Célestin Njamen avaient claqué la porte, dénonçant une « ligne trop rigide ». Cette fuite des cadres affaiblit encore sa position actuelle.
Le risque d’invalidation par Elections Cameroon plane sur toute candidature MRC officielle. « Un candidat recalé sous une étiquette ne peut se présenter sous une autre », rappelle le Code électoral avec une clarté implacable.
L’option UMS se précise pour octobre 2025
Les négociations secrètes s’intensifient avec Pierre Kwemo, président de l’UMS et député du Haut-Nkam. Cette alliance permettrait de « contourner les possibles obstacles juridiques liés à l’étiquette MRC », selon des sources proches du dossier.
Le congrès extraordinaire UMS du 31 mai 2025 à Yaoundé s’annonce décisif. Officiellement prévu pour désigner le candidat du parti, il pourrait « consacrer l’investiture de Maurice Kamto » ou son intégration dans l’Alliance pour le changement (APC) de Jean Michel Nintcheu.
Le « groupe de Douala » de Cyrille Sam Mbaka constitue une autre piste explorée. Cette plateforme travaille à « l’émergence d’une candidature unique de l’opposition » dans la plus grande discrétion.
Ces tractations révèlent la fragilité de la position Kamto. Ses « adversaires sont prêts à signaler le moindre faux pas procédural », compliquant encore ses manœuvres politiques.
L’ancien candidat de 2018 navigue désormais entre légalité constitutionnelle et survie politique, cherchant la faille qui lui permettra de briguer à nouveau la magistrature suprême.
Cette stratégie d’alliances suffira-t-elle à Maurice Kamto pour 2025 ?