Cameroun: La foire à bétail de Ngaoundéré ne fait plus courir les éleveurs

bœuf

La sixième édition de la foire à bétail de Ngaoundéré du 08 au 10 novembre n’a pas donné à voir des bêtes impressionnantes comme les années antérieures. «La foire a baissé en intensité.

Les animaux n’étaient vraiment pas au rendez-vous. Il y a d’abord le problème des enlèvements qui peut justifier cela. Et sur le plan organisationnel, il n’y a pas eu une bonne sensibilisation.

Les organisateurs sont passés de manière furtive et ils n’ont pas précisé les espèces à apporter. Et il y a des taureaux qui sont revenus cette année et qui étaient là l’année dernière», se désole un exposant venu de Wassandé. Mais bien plus, certains exposants des éditions passées ont tout simplement désisté ou sont venus sans grande conviction. «Tous ceux qui viennent à cette foire ne savent même pas ce qu’on est en train de faire. Pourtant, dans l’Adamaoua, notre richesse c’est l’animal.

Comment on transforme le bœuf, comment on fait sa mise en valeur ? Malheureusement, on n’apprend pas aux gens ce que c’est que le bœuf. La base c’est que j’ai l’animal, je l’élève, je le vends et c’est terminé. Et l’année suivante, je suis le même cycle ; c’est harassant. Chaque année, il y a la fête des bœufs, mais on ne fait rien pour les valoriser. On fait des sélections, on donne les prix, c’est bien beau. Mais il faut que ces prix aient de la valeur. Si un éleveur sait qu’il a amené un animal qui est en voie de disparition et que les organisateurs veulent qu’il revienne, ils peuvent lui donner des moyens conséquents», suggère un exposant de Ngaoundéré.

Mais pour les organisateurs de la foire à bétail, la promotion de l’élevage se fait dans toutes ses formes à travers ce rendez-vous.
Et cette année, le lait était au centre des attentions. «C’est un lieu de rencontre, d’échanges et de recevoir. Nous recevons des chercheurs, des universitaires, avec des services techniques avec qui on travaille pendant trois jours dans l’animation scientifique pour débattre de nos problèmes. Et puis aussi, nous promouvons nos ressources animales locales ; il y a tous les spécimens qu’on élève au Cameroun.

L’innovation de cette 6e foire c’est que nous parlons du lait. De fait, nous importons du lait et beaucoup de produits laitiers à hauteur de 40 milliards FCfa. Nous faisons donc la promotion de la création d’emplois dans la cadre de la production laitière et le développement de toute la chaîne de valeur laitière au Cameroun», indique Bobbo Bakari, président du comité d’organisation de la foire à bétail de Ngaoundéré.

Du 08 au 10 novembre dernier, acteurs du secteur de l’élevage et de la transformation des produits laitiers et bovins, et même ceux de l’industrie de l’habillement et autres, étaient donc de la partie. Le tout, non sans recevoir une visite du ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales. «C’est une activité importante puisque le secteur de l’élevage est bien inscrit dans notre document de stratégie pour la croissance et l’emploi.

Cela signifie tout simplement que cette activité nous permet de lutter contre la pauvreté et la misère rampante que nous connaissons», a déclaré Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de l’Adamaoua.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *