Cameroun: La construction du barrage de Bini à Warak relancée

Warak ce 04 novembre 2019 en contrebas du vaste chantier de la construction du barrage de Bini à Warak sis à environ 70 km de Ngaoundéré dans l’arrondissement de NganHa, une carrière de graviers tourne à plein régime.

Des engins brisent et broient, sous une chaleur accablante un énorme gisement de pierres.

D’immenses collines de graviers sont visibles ici et là. C’est ce matériau qui servira à la construction du barrage dont le site envahi par de hautes herbes. C’est que, pour achever globalement le chantier du projet d’aménagement hydroélectrique de Bini à Warak (Pahbw), les 350 000 m3 estimés pour réaliser l’ouvrage d’art passeront par un système de concassage logé dans la centrale à béton. Ici, entre de grands tas de graviers, de sable creusé dans une carrière à quelques kilomètres du site, tout est prêt. On n’attend plus que le démarrage des travaux. Lequel dépend du maître d’ouvrage, l’Etat. «La centrale à béton, malgré l’interruption des travaux pendant des mois, n’a pas de problème. Il y a toujours eu un suivi et une maintenance quotidienne. Pour ce chantier, on va utiliser environ 350 000 m3 de moellon. On a des milliers de tonnes de sable simple et de sable de carrière.
Tous ces matériaux doivent être traités à la centrale à béton», fait savoir Dong Manqiang, responsable des travaux de Sinohydro.

En même temps, sur la rive gauche du barrage dont les travaux d’excavation ont été réalisés depuis plus d’un an, les herbes ont colonisé les abords.
Le lac, qui a trouvé son nid à la faveur de cette excavation, semble être très poissonneux. Ce 04 novembre, des villageois se livrent d’ailleurs à la pêche. «Ils ont accès au site par diverses pistes et nous ne pouvons les en empêcher. Ces riverains ont des champs tout autour du site», lance un cadre du du Pahbw. En ce moment sur le chantier, en attendant le lancement des travaux «dans les prochaines semaines» selon un responsable du Pahbw, une vingtaine de Chinois et une cinquantaine de Camerounais sont à pied d’œuvre dans le département technique, les bureaux et ateliers, à la carrière, etc. Il va de soi que les effectifs augmenteront une fois la machine mise en marche. Et la base-vie, avec ses camps réservés aux bureaux et aux habitations, ses stations d’essence, ses grands ateliers et parkings d’engins, ses check-points de sécurité, etc., recommencera à fonctionner à plein régime. «Tous les équipements et matériels nécessaires sont sur place, on attend seulement le début des travaux. Et lorsqu’il en sera ainsi, on aura des centaines de travailleurs Camerounais sur le site et environ 200 employés chinois. On aura ces effectifs de manière progressive», affirme encore Dong Manqiang.

REPRISE IMMINENTE

L’Etat, justement, par le biais de l’équipe du Pahbw, se veut rassurant. «L’élan des travaux sur le site du Projet a été récemment freiné par un mouvement d’humeur de certains employés suite à une détérioration du climat socio-économique. Au rang des employés mis en congés techniques, ceux recrutés parmi les populations environnantes étaient en grand nombre. Informé de la situation, le Premier ministre, chef du gouvernement, a dépêché sur
place une mission gouvernementale comprenant le ministre de l’Eau et de l’Energie en sa qualité de maître d’ouvrage et le ministre du Travail et de la sécurité sociale. Après avoir touché du doigt la réalité des problèmes posés, la mission gouvernementale a annoncé des mesures adéquates pour ramener la sérénité.

Avec la signature effective du contrat des travaux intervenue au début du mois de septembre dernier et la levée des contraintes internes de la banque chinoise qui accompagne financièrement le projet, la reprise des travaux sur le site du projet est envisagée dans les prochaines semaines», indique une note d’information du Pahbw. «A ce jour, les études relatives à la réinstallation des populations de la zone du Projet sont quasiment achevées. Les premières mesures de gestion environnementale et sociale seront implémentées après la fin des études y afférentes. Notons pour nous en réjouir, l’excellence qualité des relations avec nos différents partenaires tant locaux qu’étrangers. Malgré des difficultés liées au contexte national et international complexe, les uns et les autres ont su faire preuve de bonne compréhension pour préserver nos intérêts communs», peut-on y lire.

L’entreprise Sinohydro est donc prête à parachever son ouvrage d’art. Reste au maître d’ouvrage de tenir parole pour que dans les prochaines semaines, l’Adamaoua voit enfin sortir de terre, le barrage hydroélectrique de Bini à Warak.

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