Cameroun: ‘J’ai commencé par vendre du beignet-haricot pour devenir milliardaire’

Née le 28 février 1967 à Banka dans le Haut-Nkam, la Compagne du ministre d’Etat Kontchou Kouomegni est un exemple de femme dynamique ambitieuse qui s’est battue dès son bas âge pour se faire un nom parmi les milliardaires que compte le Cameroun aujourd’hui.

Biyaïste, membre active du RDPC parti au pouvoir au Cameroun, humaniste, Mamy Nyanga est aperçue sur tous les fronts, surtout de lutte contre la pauvreté et le chômage. PDG de Franco et Cie, fondatrice de Franco Hôtel à Yaoundé, Françoise Puené revient de la Côté d’Ivoire où le Prix du Meilleur Bâtisseur Africain Femme lui a été décerné par le Forum Les Grands Bâtisseurs d’Afrique. Qui finalement cette femme qui fait parler d’elle un peu partout au Cameroun et hors d’ici ? La Rédaction de Réalités Plus est allée fouiner dans le mystère de Mami Nyanga.

Madame la Présidente Directeur Général, qu’êtes-vous allée chercher en Côte d’Ivoire le 26 avril dernier ?

J ’ai reçu une invitation d’un groupe d’experts internationaux en matière des Affaires, Le Forum des Grands Bâtisseurs d’Afrique. Au départ j’ai hésité, ne connaissant pas qui m’invitait et surtout hors du pays. Après tous les renseignements j’ai saisi le ministre des relations extérieures pour l’informer. Puis j’ai pris le vol pour Abidjan. J’ai passé trois jour ici.
Quelle a été ma surprise ! J’ai animé un forum international devant près de 1500 personnes du monde des affaires. Aux côtés du DG du Trésor de la Côte d’Ivoire et du président de la BEAO. Je me suis retrouvée en train d’exposer sur comment on commence à zéro pour devenir milliardaire, mon cas personnel. Quelle salve d’applaudissement pour ma petite personne, qui portait sur sa tête tout le Cameroun !

Quelles leçons tirez-vous de votre séjour à Abidjan ?

A la fin, le 26 avril 2019, au cours d’une grande soirée de gala, ils m’ont remis un prix, le Prix de Meilleur Bâtisseur de l’Economie Africaine au Féminin. Je n’en revenais pas ! C’est après que j’ai appris qu’étaient passés au Cameroun mener leurs enquêtes discrètement avant de me désigner. Je suis très heureuse pour cette haute distinction. Je dit merci au Président de la République S.E Paul Biya, qui donné toutes les instructions au ministre des relations extérieures pour me faciliter tout en Côte d’Ivoire.

J’ai été accueillie avec honneur par le personnel de l’Ambassadeur du Cameroun en Côte d’Ivoire conduit par la ministre plénipotentiaire madame Njikam Chintoué Sanatou. J’ai été reçue avec honneur, véhiculée et logée, je dois exprimer ma gratitude au Chef de l’Etat et au Minrex. Agréable séjour au finish ! Je ne savais pas que mes petits efforts pouvaient retenir l’attention de toute l’Afrique. Je dis merci à Dieu et à ces experts qui m’ont honorée. J’y étais en compagnie de 5 Bayam Sellams que j’ai présentées à l’assistance, comme élément de preuve, qu’au Cameroun on peut commencer petite revendeuse au marché et devenir femmes d’affaires de renom.

Milliardaire aujourd’hui, comment avez-vous passé votre tendre jeunesse et comment êtes-vous devenue femme d’affaires ?

Très tôt mes parents m’ont envoyé à l’école. J’ai fréquenté l’Ecole primaire de la mission catholique de Bafang, le Collège Saint Paul de Bafang. Je suis titulaire d’un BEPC obtenu en 1982.Et d’un diplôme d’infirmier obtenu en 1985. Entre 1986 et 1988 j’étais infirmière à l’Hôpital Ad Lucem de Bafang. J’ai décidé d’arrêter pour vivre de mes propres efforts. Je me sentais mal à l’aise de travailler sous les ordres des autres. J’avais envie de manger à la sueur de mon front comme je voyais mes parents faire. J’ai lancé mon comptoir de beignets et haricot.

Ca marche et j’ai ajouté la bouillie. Toute jeune je vendais beaucoup et on pensait que je faisais la magie. Sans arrêt sous la pluie et le soleil je vendais les beignets haricot bouillie au village. Trois ans. Mon économie m’a permis de faire autre chose.
Je suis devenue commerçante ambulante de tout à Bafoussam. Je n’entrais pas où pour me battre à trouver de l’argent ! J’ai presque tout vendu. Me voici femme d’affaires ! Je quitte le secteur et je commence à sortir du pays. Je faisais les lignes Lomé-Cotonou-Dakar-Abidjan… J’achetais et revendais les vêtements d’Afrique de l’Ouest, les pagnes et d’autres objets. Tout ceci m’a lancé et j’ai décollé. Cela m’a pris presque 11 ans, à me battre comme cela pour devenir quelq’un dans le monde des affaires.

Depuis quand on vous appelle PDG ?

Depuis 1999. Tout doucement j’ai créé FRANCO et CIE. A l’intérieur j’ai créé Franco Hotel à côté des services du gouverneur à Yaoundé, je fais dans les marchés publics, le commerce général, l’import-export. Le groupe emploi plus de 300 personnes aujourd’hui.

Du coup vous êtes présente sur tous les fronts politiques, pour quoi ?

Je suis parmi ceux qui croient et soutiennent le Président Paul Biya et tous ses projets. Pour le lui signifier, il a fallu que je milite dans le RDPC, le parti qu’il a créé. Militante active pendant les périodes chaudes des années 90 au Cameroun. Je suis présidente de la section OFRDPC de Banka, vice présidente de la campagne électorale présidentielle de 2011 dans les Hauts-Plateaux. Trésorière du CEPROGE au comité central depuis sa création. A toutes les activités que le parti organise j’apporte ma modeste contribution, comme toute bonne militante qui accompagne son président national.

Qu’est-ce qui justifie tous les dons que vous faites un peu partout, il est difficile de les compter ?

Pauvre petite fille banka qui a commencé à zéro pour devenir, grâce à la volonté de Dieu ! Qui suis-je pour ne pas dire merci à Dieu en remettant ce qu’il m’a offert par amour aux autres. Je dois soutenir ceux qui n’en ont pas. C’est pourquoi vous me voyez partout : chez les bayam sellams où j’ai commencé, dans les formations sanitaires, les écoles, chez les femmes et les jeunes, dans les lieux des prières, les orphelinats, les milieux sportifs et culturels… Quand on me présente une situation et je juge de l’opportunité, je soutiens sans savoir d’où vient la personne. Il faut le faire quand Dieu vous a aimé comme il m’a aimé. Dieu vous donne, vous fermez vos mains, il peut vous retirer tout. Je suis fille de pauvre. Je dois être avec ceux qui en demandent. J’ai d’ailleurs mis sur pied une fondation pour encadrer toutes ces actions. FONDATION PUENE FRANÇOISE qui me rencontrent au quotidien pour me demander conseils. Et à cœur ouvert je le fais. Mon vœu est de voir tout le monde gagner sa vie par l’effort et non par la facilité.

Pourquoi vous conduisez vous-même vos véhicules, alors que tous les PDG de votre rang ont plusieurs chauffeurs ?

Rire ! C’est un plaisir d’être au volant de ma voiture. Dans le silence et la confidentialité vous pouvez régler vos problèmes. Quand ce sont des longues distances je remets le véhicule au chauffeur. Et tous les hommes d’affaires savent conduire heiinn traversez restez digne, propre. N’affichez pas vos déboires à travers vos habits. J’aime ce qui est propre et beau. Parfois cela ne coûte pas cher. Mais la façon dont vous le portez-vous rend beau. C’est cela Françoise Puené ! Toujours en quête du beau, du « Nyanga ». Alors, depuis des dizaines d’année je porte ce nom et je préfère qu’on m’appelle ainsi. En famille, dans les milieux que je fréquente, c’est comme cela.

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