Cameroun – Grippe aviaire : Les fermiers veulent protéger le cheptel

Grippe aviaire

Conscients des conséquences néfastes de la maladie Grippe aviaire sur leurs sujets, les éleveurs continuent leurs activités en toute sérénité dans le respect des mesures de biosécurité dans le département de la Mifi.

Il est 11h35, hier 20 février 2022. Un calme plat règne au foyer de la grippe aviaire, récemment confirmé dans la localité de Kongso, dans l’arrondissement de Bafoussam 3ème dans la Mifi. Cette ferme appartenant à Daniel Ndefonkou, par ailleurs maire de la commune éponyme connait ainsi un calme indescriptible depuis l’incinération de ses sujets, après la confirmation du virus H5N1 en ce lieu. Cette décision exécutée visait, selon le gouverneur, à circonscrire le virus tout en évitant sa propagation. A l’entrée principale, le dispositif marquant le périmètre de sécurité est perceptible. Du côté droit, une masse de terre attire la curiosité. Des odeurs nauséabondes viennent se greffer à la réalité de ce lieu désormais privé de ses sujets.

Un employé de cet espace, débout, consulte un journal dédié à une entreprise de parieurs. « Nous sommes au chômage depuis la confirmation de l’existence de la grippe aviaire dans notre ferme. Nous vivons ici mais nous sommes désormais dans un environnement calme, loin des bruits des poules. Elles ont été mises dans le trou que vous voyez il y a plus d’une semaine », confie-t-il sous anonymat. « Je suis incapable de vous donner tous les détails sur le nombre de sujets incinérés. Mais je puis vous dire que les sujets installés dans les cinq bâtiments de notre ferme ont été tous détruits », ajoute-t-il. « Je sais quand même que notre boss nous a fait savoir que c’est après deux mois qu’on pourra relancer l’activité à condition d’avoir de l’argent pour le faire », va-t-il préciser.

Dans la ferme située au lieudit « Nouveau quartier Kamkop », dans le même arrondissement, les employés sont à l’œuvre. Imperturbables, les personnes en charge des animaux disent être conscients de l’existence du virus dans la région de l’Ouest. « Les activités continuent normalement. La grippe aviaire ne nous inquiète pas. Nous craignons plutôt une baisse drastique des prix sur le marché. Nous sommes déjà face à la flambée du prix des aliments sur le marché », confie Divine Kuété, employé dans cette ferme. Comme mesure sanitaire est mise en place afin de se prémunir de l’épizootie. « Nous filtrons désormais les entrées dans notre ferme. Pour les clients qui viennent pour les œufs, les poulets ou pour des fertilisants, ils sont servi à l’extérieur de la ferme car nous savons qu’ils vont de ferme en ferme dans le but de s’approvisionner.

Il est question de sauver nos sujets », ajoutera-t-il. Au lieudit « Carrefour moulin », à Ndiangdam, dans l’arrondissement de Bafoussam 1er, Alexandre Takoumbo, s’apprête à repeupler sa ferme spécialisée dans la production des œufs de table. « La grippe aviaire a été annoncée au moment où je m’apprêtais à renouveler mes pondeuses car les anciennes étaient un peu fatiguées. Rien ne m’empêche de le faire. Mes sujets passeront simplement par un contrôle vétérinaire. Nous savons d’ailleurs ce qu’il faut faire pour éviter la contamination de nos animaux. Avec la destruction faite dans le foyer de la grippe aviaire, nous pouvons simplement respecter les mesures de biosécurité afin d’être épargné, surtout que ce n’est pas la première fois que la grippe aviaire nous menace. Nous voulons d’abord protéger nos sujets car le faire c’est protéger notre gagne-pain. Nous réduisons la présence des personnes extérieures à notre activité afin de réduire les risques d’introduction, de développement et de propagation des virus dans notre ferme », affirme-t-il.

Aurélien Kanouo / 237online.com

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