Cameroun : Grève à la Chambre d’agriculture de Yaoundé

Les employés de cette entreprise réclament cinq mois de salaire impayés, un taux que ne reconnait pas leur président.

Ce lundi 14 janvier, un jour triste à la Chambre d’Agriculture, des Pêches de l’Élevage et des forêts du Cameroun (Capef). A 7h 30, ce jour, les employés sont assis devant le portail. Tous arborent la tenue de l’entreprise. Au sujet de leurs revendications, un employé déclare : « Les gens prennent du poids pendant que nous souffrons. Maintenant on a plus peur de dénoncer nos conditions de vie ». Un autre employé ajoute : « Depuis cinq mois on ne nous paye pas ». Les manifestants décrient la mauvaise gestion actuelle. Et déplorent la disparition de Janvier Mongui Sossomba. L’ancien président de la chambre d’Agriculture, décédé Il y’a deux cela sept mois. « Le personnel est resté orphelin. Maintenant cette structure s’illustre par la corruption et les détournements massifs. Certains responsables étant devenus prestataires de services. Notre président nous avait laissé avec de l’argent», s’attriste l’un des employés.

Les multiples plaques à leurs côtés en disent long. Ils sont en bordure de route. Les messages inscrits sont visibles de tous. « Payez, reversez nos
cotisations à la Cnps
», « Mon salaire= ma vie=ration=santé », « Nous voulons payer l’école de nos enfants », «Payez les retraités ». Et des interrogations telles que : « Où est passé le travail décent » ? Tous ces messages sont adressés au président de la République, Paul Biya : « Monsieur le président de la République au secours ! Nous revendiquons le payement de nos salaires ». Ainsi, cette situation touche le personnel de cette entreprise dans les dix régions du pays. Dans certains bureaux de la Chambre d’Agriculture, quelques employés sont à leur poste. Koue Moussa, qui assure l’intérim de président de la Capef est aussi à son poste. Mais cette situation de crise le préoccupe autant plus, parce qu’il semble perplexe. « Le problème n’est pas à mon niveau. J’admets qu’en tant que père de famille, il est difficile de vivre sans salaire. En novembre et décembre, ils n’ont pas été payés. Mais sachez qu’ils réclament des impayés que j’ai trouvés. Et le 4 janvier, nous nous sommes engagés à payer les mois de novembre et décembre sur la base des recettes issues des taxes. On a aussi payé les 13 ème mois de 2015 et 2016. Donc l’argent est à la paierie. J’ai achevé les états, ils doivent attendre dans leurs comptes », explique Koue Moussa. « Nous fournissons des efforts, Ils n’ont pas de préavis de grève et on s’était entendu à avoir une séance d’évaluation le 25 janvier 2019, s’ils n’avaient pas eu leur virement », déplore le président par intérim. Aux environs de 12h, Les représentants du ministère du Travail et de la Sécurité sociale et du préfet du Mfoundi ont fait une descente sur le terrain. Et le mot d’ordre a été levé. Mais les employés restent aux aguets. Les délais de règlement sont fixés à jeudi prochain.

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