Cameroun – Gouvernement : Les Premiers ministres de Paul Biya

Marafa Hamidou Yaya estime que le président de la République a, seul, les moyens de conduire la politique de la nation.

Portraits et marge de manœuvre des chefs de gouvernement depuis 1982.
Le Premier ministre est chef du gouvernement responsable devant le Parlement dans un agencement qui a un effet sur le fonctionnement politique du pays et un impact sur l’efficacité de l’action du gouvernement, donc sur sa capacité à mettre en œuvre le programme sur lequel le président de la République a été élu. L’immobilisme, marque du Cameroun, avec le retard pris dans la réalisation des travaux d’infrastructure et dans le lancement des grands programmes de lutte contre la pauvreté, budgétisés et financés ont coûté au cher au Cameroun, le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2019.

Pour Marafa Hamidou Marafa Yaya, ex-secrétaire général de la présidence de la République, « la complexité et l’urgence des décisions que le chef de l’exécutif est amené à prendre dans notre pays, en particulier en matière économique, sociale, sécuritaire et environnementale, font problème ; et ce sont elles qui voudraient que le président de la République ait les moyens de conduire lui-même la politique de la nation. On pourrait ajouter, en renversant la perspective, que le peuple mérite que le chef de l’Etat qu’il a personnellement élu soit placé en première ligne de l’action politique et soit contraint de gouverner sans pouvoir se contenter de régner. »
La déduction qu’il en fait est » la suppression du poste de Premier ministre, qui placerait directement sous l’autorité du président de la République l’action des ministres, ce qui est déjà le cas pour une petite poignée d’entre eux », analyse Marafa Hamidou Yaya. Pour qui on déboucherait sur l’absence de responsabilité du gouvernement devant le Parlement et, par corrélation, l’impossibilité pour le Président de la République de dissoudre le Parlement.
« La séparation plus nette des pouvoirs serait un facteur d’efficacité supplémentaire », suggère l’ex-secrétaire général de la présidence de la République. Les huit Premiers ministres de Paul Biya entre 1982 et 2019 évoluent dans une camisole de force. Dans ces conditions, impossible
d’implémenter une politique.

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