Dans un échange surréaliste début décembre 2015, l’ancien SG de la Fécafoot et des responsables de l’institution bancaire UBA se sont livrés à un échange plutôt épistolaire d’où il est ressorti que UBA n’était pas disposée à céder au chantage de celui qui continue de se faire appeler « président » de la Fédération camerounaise de football.
Le 02 décembre 2015, par courrier N° 0406/FCF/DAF/2015 du 02 décembre 2015, Tombi à Roko qui estime agir en qualité de « Président de la Fécafoot » a saisit les responsables de la Banque UBA afin que ceux-ci procèdent à la fermeture des comptes bancaires de la Fécafoot dans cette institution et du transfèrement des sommes qui s’y trouvent dans d’autres comptes ouverts à la Commercial Bank Cameroun pour la circonstance et sous les même dénominations que ceux de UBA. En guise de réponse de l’institution bancaire, une petite leçon administrée à Tombi à Roko sur le fonctionnement du système bancaire en pareil cas. « Nous recevons votre courrier en références, par lequel vous nous demandez de procéder à la fermeture des comptes de la FECAFOOT ouverts en nos livres et d’en transférer le solde à la Commercial Bank Cameroun, pour vous indiquer que, eu égard aux décisions qui nous ont été notifiées et qui remettent en cause votre qualité à agir, notre banque, qui n’est pas habilitée à interpréter de telles décisions, ne peut que vous inviter à exercer les recours idoines pour contrecarrer les effets de ces décisions. Nous vous invitons à comprendre que, dès lors que la banque est notifiée de décisions d’apparence régulière, il ne lui appartient pas d’en apprécier la portée et elle ne peut, conformément à la loi, avoir d’autre attitude que de s’abstenir de poser des actes dans un sens ou dans un autre, et d’attendre qu’il lui soit notifié soit une résolution amiable du litige, soit une résolution par voie judiciaire. Au vu de la notification qui nous a été servie, nous sommes donc au regret de ne pouvoir en l’état donner de suite à votre correspondance susvisée », a réagit la banque UBA sur un ton qui ne laisse place à aucune équivoque quant à son souci d’impartialité dans cette affaire.
La réaction de Tombi à Roko ne se fait pas attendre deux trois jours plus tard. Dans son nouveau courrier, l’ancien SG de la Fécafoot se montre menaçant. « J’accuse réception de votre correspondance visée en référence dans laquelle vous refusez d’exécuter l’ordre que je vous ai donné, notamment celui de procéder à la fermeture des comptes de la FECAFOOT ouvert dans vos livres et d’en transférer le solde à la Commercial Bank of Cameroon (Bicec). Vous fondez votre refus sur le fallacieux argument de la notification des prétendues décisions non référencées qui, de votre point de vue, remettent en cause ma qualité à agir comme président de la FECAFOOT. Cependant Je tiens à vous rappeler que je suis le président de la FECAFOOT élu le 28 septembre 2015 par l’Assemblée Générale et dont l’élection a été entérinée par l’Etat camerounais, la FIFA et la CAF. A ce titre, j’ai le plein droit d’agir au nom et pour le compte de la FECAFOOT (…) Mesdames, en retenant sans droit ces sommes d’argent qui appartiennent à la FECAFOOT, vous engagez votre responsabilité pénale, ainsi que la responsabilité civile de votre employeur. De ce fait, je vous demande dès réception de cette correspondance, d’exécuter mes instructions contenues dans ma lettre N0406/FCF/DAF/2015 du 02 décembre 2015, faute de quoi, je me réserve le droit de saisir dès mercredi, 09 décembre 2015, les juridictions pénales de notre pays afin que justice soit faite et que la FECAFOOT soit rétablie dans ses droits », a écrit le Sg de la Fécafoot le 7 décembre dernier, dans un ton qui cache à peine les menaces dont il se rend coupable à l’encontre de deux employées de la banque UBA, en s’appuyant sur le communiqué du Minsep, ainsi que sur les félicitations à lui adressées par la FIFA et par la CAF.
Cependant, la réponse de la Direction de l’Union Bank of Africa (UBA) résonne comme une gifle à l’encontre de celui qui, malgré l’annulation de l’ensemble du processus électoral à la Fédération camerounaise de football, insiste pour se faire appeler « Président » de la Fécafoot. « Nous recevons vos sommations toutes deux servies le 08 décembre 2015, adressées à la personne de nos collaboratrices Mesdames Aïssatou AHMADOU et Kaltoum BAWA, réitérant le contenu de votre correspondance N° 0406/FCF/DAF/2015 du 02 décembre 2015 et nous demandant de procéder à la fermeture des comptes de la FECAFOOT ouverts en nos livres et d’en transférer le solde à la Commercial Bank Cameroun sous peine de poursuites pénales. Vous nous permettrez tout d’abord de regretter que vous estimiez devoir personnaliser un débat ouvert entre deux personnes morales, et portant, sur une différence de point de vue sur une situation juridique donnée. Nos collaboratrices n’ont fait que répercuter le point de vue de notre Etablissement, et n’expriment pas leur avis personnel. Ceci dit, nous vous confirmons qu’il n’est pas de la compétence de la banque de trancher un contentieux auquel elle est étrangère, et que nous nous en remettrons, à défaut de recevoir notification d’une solution amiable, à toute décision qui sera rendue par l’institution judiciaire. Au lieu de vous acharner à vouloir faire de la banque ou de ses collaborateurs une partie prenante à ce litige, nous vous invitons donc une fois de plus à saisir en urgence la juridiction compétente pour qu’un terme soit légalement mis à là situation présente », peut-on lire dans une correspondance adressée par UBA à Tombi à Roko le 9 décembre dernier.
Le verdict de ce chassé croisé pourrait être rendu ce mardi 12 janvier 2016, après deux premières audiences qui ont eu lieu le 04 et le 08 janvier derniers. La Fécafoot, le Minsep, Etoile filante de Garoua, Bandjoun Fc de Douala et Emmanuel Loga ainsi que les banques UBA et ECOBANK sont les parties convoquées à ces audiences.
Steve Djouguela
