Cameroun – Drame Liv’s night-club : Deux hauts gradés succombent

Colonel Biloa mort au Livs Night Club

Dans ce drame, le directeur de la Promotion de la santé au ministère de la Santé publique et le chef de l’unité opérationnelle de sûreté de Yaoundé-Nsimalen n’ont pas survécu à l’intensité du feu.

Ils sont deux cadres décédés dans l’incendie qui a consumé le Liv’s dans la nuit de samedi à dimanche. Le directeur de la Promotion de la santé au ministère de la Santé publique Le Dr Fanne Mahamat épouse Ousmane, et le chef de l’unité opérationnelle de sûreté de Yaoundé-Nsimalen, Colonel Patrice Ekengue Biloa.

Inhumée dans l’après-midi d’hier au cimetière de Soa, selon les rites et traditions musulmanes, et ses collègues de la santé sont en larme. Le Dr Fanne Mahamat épouse Ousmane, le directeur de la Promotion de la santé au ministère de la Santé publique, se trouvait au Liv’s night-club pour la célébration de l’anniversaire d’une amie de longue date, en séjour au Cameroun depuis quelque temps. Depuis l’annonce de la triste nouvelle dans la matinée du 23 janvier 2022, ses proches sont inconsolables. « Partenaire, comme on aimait affectueusement s’appeler, tu me laisses sans voix. L’annonce de ton décès a été comme un coup de massue. Je garde de toi l’image d’une femme forte, travailleuse et toujours soucieuse du bonheur de ses proches», se lamente Diane O. une amie à la victime. Sur les réseaux sociaux, les témoignages fusent de partout. Tous sont unanimes: « Le Dr Fanne Mahamat était un modèle, une personne toujours à l’écoute et toujours disponible pour les autres ».

Active dans le domaine de la santé, Fanne Mahamat épouse Ousmane, médecin et spécialiste en santé publique, était une personne dont le visage n’était pas inconnu de la presse. Elle était très souvent mise en avant lors des points de presse du Minsante sur l’évolution de la pandémie à Covid-19 au Cameroun, son dépistage et son traitement. Ses collaborateurs ne sont pas insensibles à cette grande perte dans le domaine de la santé. Marilyne Longue, une collègue, affirme avec tristesse: « Madame Mahamat… on a travaillé ensemble pendant longtemps et c’est bien dommage que la mort ait décidé de t’arracher ainsi, toi qui était pleine de vie. Que ton âme repose en paix directeur ». Selon le Dr Franck Nana, président de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun, il garde un bel de la victime. « Une grande dame. Énergique avec une détermination. Condoléances à sa famille », a-t-il déclaré.

Agée d’une quarantaine d’années et mère de trois enfants, Dr Fanne Mahamat épouse Ousmane laisse une famille meurtrie. Surtout que son frère, Abouna Mahamat Kioss est également décédé dans cet incendie. Native du Logone et Chari à Kousseri, province de l’Extrême-Nord, la gynécologue de formation avait d’autres compétences en santé publique telles que: l’épidémiologie, les urgences de santé, la néonatalogie, la santé de la reproduction et la vaccination. Ce sont d’ailleurs ces distinctions qui lui ont valu plusieurs postes occupés à l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et au ministère de la Santé publique. Fanne Mahamat a entre autres occupé le poste de Coordonnatrice adjointe du Programme national de lutte contre l’onchocercose, Déléguée régionale de la santé publique de l’Extrême-Nord, coordonnatrice du bureau terrain de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et point focal de cette même institution pour le projet Sida.

Décédé en héros

S’il n’avait pas décidé de sauver les autres personnes présentes dans cette boîte de nuit au détriment de sa vie, le colonel Patrick Biloa serait peut-être encore en vie. En effet des personnes présentes sur les lieux lors de ce drame révèlent que le Airport security unit commander Nsimalen était parmi les personnes qui, lorsque l’incendie a déclenché, se sont portées volontaires afin d’évacuer le maximum de gens hors du Livs. « Je l’ai vu demander aux gens de sortir le plus rapidement possible. Il n’a pas hésité à porter ceux qui étaient en difficultés», confie Ernestine Zang, une rescapée de l’incident. Malheureusement, l’homme en tenue n’a pas survécu aux flammes. C’est sur le réseau social Facebook que Patrick Duprix Anicet Mani, membre du Rdpc, va annoncer la triste douleur de la mort de son ami. « Décès confirmé du colonel Biloa dans l’explosion accidentelle de l’ancien Yaoba. Il était Airport security unit commander Nsimalen (Asuc/Nsimalen)», a-t-il écrit.

Murielle Tchoutat / 237online.com

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