Cameroun – Dialogue sur la crise anglophone: Ferdinand Ngoh Ngoh, la cheville ouvrière des pourparlers

NGOH NGOH Ferdinand, SG à la présidence de la République

Pour le Président Paul Biya, son négociateur en chef c’est Ferdinand Ngoh Ngoh.

En effet, c’est une constance que le Chef de l’Etat renouvelle à celui qui a été au cœur des tractations en vue de la libération de la plus part des otages, notamment les otages français et chinois de Boko Haram. Parlant de la résolution de la crise anglophone, le journal le Monde Afrique dans sa version en ligne, écrivait il y a quelques semaines qu’ « une réunion préparatoire s’est tenue à Genève, les 17 et 18 mai, sous l’égide du Centre pour le dialogue humanitaire, une organisation proche de la diplomatie Suisse, mandatée par les autorités camerounaises pour engager les discussions avec les groupes séparatistes.

Signe de la difficulté à réunir autour d’une même table les principales personnalités ambazoniennes et leur niveau d’inquiétude : la veille de la rencontre, effrayée par la rumeur qu’une fois débarquée à Genève, ils seraient arrêtés et livrés à Yaoundé ,certains chefs rebelles ont annulé leur déplacement et participé aux premières discussions par visioconférence ».

Le même journal relevait que du côté du pouvoir, le Secrétaire général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, a été chargé de mener les éventuels pourparlers. Sauf qu’à l’heure qu’il est, les tractations engagées par Ngoh Ngoh butent sur les conditions imposées par 11 mouvements ambazoniens. Ces derniers ont récemment publié un communiqué pour « déclarer leur disponibilité à s’engager dans une négociation avec la République du Cameroun sous la médiation d’une tierce partie ».

Mais si jusqu’ici aucun communiqué officiel n’est venu conforter la thèse du journal français, il est indéniable que le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence, qui vient d’être auréolé de la délégation permanente de signature à lui accordée par Paul Biya, bénéficie de la haute estime du président, mais surtout est au cœur de la gestion de la plupart des dossiers stratégiques de la République du Cameroun.

Et si cette hypothèse venait à être confirmée, la désignation de Ngoh Ngoh sonnerait comme une cacophonie au moment où le premier ministre, chef du gouvernement, revient d’une mission sur le terrain où des populations lui ont accordé une légitimité indiscutable.

Le ministre Ngoh Ngoh semble donc là entre plusieurs feux. Le premier c’est de faire l’unanimité pour résoudre une crise qui chaque jour s’internationalise et impose de plus en plus l’entrée en jeu de la communauté internationale. Ensuite, c’est de réussir à apporter des solutions efficaces où beaucoup ont échoué, c’est- à-dire ramener le calme dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest et préserver le Cameroun d’une scission qui serait dévastatrice. Enfin, c’est de taire la valse d’analystes qui verraient en cette autre désignation une manœuvre de Paul Biya de conformer Ngoh Ngoh dans la position de dauphin.

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