Cameroun – Débrouillardise: Les bonnes affaires du maïs grillé

maïs grillé

Si la pandémie à Coronavirus est synonyme de marasme pour la plupart des activités à Yaoundé, certaines ont le vent en poupe.

C’est le cas avec certains commerçants qui font dans la braise du maïs, et qui parv iennent à tirer leur épingle du jeu. Depuis le début de la pandémie, alors que certaines activités sont au ralenti, ou carrément à l’arrêt, le maïs grillé a le vent en poupe. La grillade du maïs est à la
mode dans les différentes artères de la ville au sept collines. Il est 9heures ce mardi, 09 juin 2020 au campus de Siantou Coron . Sous un ciel peu ensoleillé, l’on peut apercevoir Ndjadem ou encore « mater », comme l’appellent affectueusement les clients. Assise sur un tabouret, derrière son four à charbon, elle souffle régulièrement sur les braises pour faire cuire les épis de maïs. « Je suis commerçante depuis plus de 10 ans, je fais dans plusieurs domaines selon les saisons.

Présentement, c’est la saison du maïs, alors j’ai trouvé mieux de m’investir dans sa commercialisation. Le marché est plutôt favorable, surtout en cette période de crise sanitaire où les gens ont la phobie de se rendre dans les lieux publics pour manger. Il est difficile pour les clients de ne pas s’arrêter car, mon maïs est succulent. Mes recettes ont doublé par rapport aux années précédentes», reconnait-elle. Tout comme elle, Florent est installé au marché d’Ekounou dans le même arrondissement de Ndjadem. Il est marié et père de 4 enfants. Pour le quadragénaire, les affaires se portent plutôt bien. « Après l’obtention de mon CEP à l’école publique d’Ekounou, je n’ai pas pu avoir un travail décent, alors je me suis lancé dans la vie active. Je vends un peu de tout.

Présentement c’est la période du maïs, il est prisé par les Yaoundéens. Les prix oscillent entre 50 et 200F l’épi selon la grosseur. En cette période de crise sanitaire où nous sommes appelés à respecter la distanciation sociale, éviter les regroupements de personnes en vue du respect des mesures barrières, j’ai plus de clients par rapport aux années précédentes. En effet, je suis entouré des tournedos comme vous pouvez le constatez, les clients préfèrent venir acheter un ou deux maïs que d’aller s’assoir dans l’un d’entre eux pour manger », confie-t-il tout joyeux.

Mauvaise hygiène

« Je ne peux pas rester indifférent. J’aime bien le maïs surtout à la braise. Mon coin de préférence c’est à Coron. Là-bas il y a une dame qui vend du maïs frais et le prix est abordable », se réjouit Justin un taximan rencontré sur les lieux entrain de savourer son maïs. Par contre, certains passants déplorent la mauvaise hygiène des vendeuses. « Avec la situation sanitaire qui sévit dans le monde, je j’éprouve beaucoup de difficultés à manger en route, encore moins acheter le maïs. Avec les conditions dans lesquelles ces femmes braisent leur maïs, je crains de contracter le virus », se résigne Alexandre, étudiant à l’institut universitaire Siantou. Selon Morelle, cette activité n’exige pas un grand capital et prospère en cette période de vacances. « C’est le maïs que j’ai cultivé, c’est normal que j’ai plus de bénéfices », dit la vendeuse. Cependant tout n’est pas rose. Les vendeurs de maïs à la braise font face au quotidien aux tracasseries des agents de la communauté urbaine de Yaoundé. Parfois dame pluie fait des siennes et par conséquence, les clients se font rares plombant ainsi les ventes. Malgré les vicissitudes de la vie, elles parviennent toutefois à tirer leur épingle du jeu.

Nadège ANOUNGA (stagiaire).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *