Cameroun: Croisade contre les fibromes utérins à Yaoundé

«Je souffre moi-même de fibrome. J’ai déjà été opérée trois fois dont deux en un an et ça me choque quand ça revient».

Bell Kuaranta de qui sont ces propos veut briser les tabous sur les fibromes utérins. Pour cela, ce mannequin suisse d’origine camerounaise a lancé une campagne de sensibilisation sur cette maladie le jeudi 7 novembre 2019 à Yaoundé. A travers cette initiative, elle veut lever le tabou sur cette affection. «On constate que la plupart des femmes ont encore une gêne d’en parler ouvertement. Pourtant, on aimerait qu’elles le fassent parce que si elles n’en parlent pas on ne peut pas les aider. Ce lancement sous le thème «Parlons-en» est justement une invite aux femmes.

C’est une maladie, il n’y a pas à en avoir honte», explique Paulette-Bell Ondomboe (son nom à l’état civil). D’ailleurs, «j’ai commencé dans les réseaux sociaux, et j’ai réalisé que les gens ont peu d’informations sur cette maladie. Et en parler paraissait être un tabou», confie celle-ci Sous le thème «Fibromes, myomes : parlons-en !», cette campagne baptisée «Bell Kuaranta info Santé-Tour sur les fibromes et myomes», cette initiative vise à sensibiliser sur l’incidence de cette maladie. «Face à la violence de cette maladies et ses complications lourdes de conséquences, des mutilations de
notre appareil génital, nous considérons que la sensibilisation des femmes et la prévention à raison d’une échographie pelvienne par mois serait idoine pour parer à cette maladie aux conséquences dramatiques comme les fausses couches, les accouchements de prématurés, la souffrance psychique des femmes, les anémies sévères», déplore la jeune dame. Ce d’autant plus que la responsabilité des fibromes dans les problèmes d’infertilité des femmes constitue une préoccupation majeure des femmes confrontées à cette maladie à un âge jeune.

Cette maladie qui touche la femme au plus profond de son intimité souffre pourtant d’un déficit d’information sur ses symptômes et conséquences. Voilà pourquoi, «A l’aune de cette prise de conscience collective, je formule pour les prochaines générations de femmes, le vœu de d’information, d’éducation et de sensibilisation afin de sortir de la logique implacable du bistouri. Nous vous saurons gré de bien vouloir entendre le cri de détresse des femmes qui souffrent de fibromes. A un moment donné, quand on voit que la médecine moderne n’a pas d’autres solutions que l’opération que j’estime ne pas être une solution, on a envie d’en parler». Encore appelés myomes, les fibromes sont des tumeurs non cancéreuses dans l’utérus qui peuvent se développer chez la femme en âge de procréer. Les causes de cette «maladie sous notifiée» sont encore mal comprises, indique le Dr Florence Kissougle, en service à la délégation régionale de la Santé publique pour le Centre.

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