Cameroun – Crise post-électorale : Les Kamto et le génocide artistique

Les activistes du Code, conjoints du Mrc viennent de lancer un mouvement de boycott des artistes ayant soutenu la candidature du président de la République, Paul Biya.

Aussi sérieux que cela puisse paraître, le phénomène ne manque pas de ramener au goût du jour la misère qui meuble le quotidien des créateurs des œuvres d’esprit.

«Le concert de K-Tino initialement prévu à Paris est annulé » ; « le concert de Grace Decca annulé » ; « le concert de Coco argentée annulé » … .. Ce sont là quelques titrailles lues sur les réseaux sociaux suite à un mouvement de boycott des artistes ayant presté en faveur du candidat Biya Paul lors de la campagne électorale 2018. Curieux, curieux, direz-vous ! Que non ! Ils sont vraiment déterminés. Mais qui sont-ils ces terroristes d’un autre genre ?

Le 2 novembre passé, la bande à Brice Nitcheu signe un communiqué dont un extrait révèle au monde le projet satanique qu’elle nourrit depuis quelque temps. « Tenant compte de la liste des artistes camerounais ayant ouvertement soutenu la campagne du parti dictatorial en place, nous avons le regret de vous annoncer que l’artiste musicien Ben Decca dont la prestation fut constatée au stade Cicam à Douala pour le compte du parti au pouvoir et que vous avez convié à votre événement du 2 novembre 2018 à l’espace Noisy-le-Sec (12-14 Rue de la pointe), fait partie de cette liste noire. Par conséquent, il est interdit de prestation dans la diaspora jusqu’à nouvel ordre ».

Le ton, comme on peut le noter d’emblée est d’une violence sans pareille et ne semble pas laisser une place au dialogue ou simplement à la paix. Et puis, allez donc savoir ce qu’ils entendent par « prestation dans la diaspora » pour véritablement comprendre que ces agitateurs se sont désormais appropriés un espace où ils agissent en toute liberté et libertinage. On a d’ailleurs lu un post de Brice Nitcheu parlant de la préparation de 10 000 œufs pourris destinés à frapper le président Paul Biya sur la place parisienne avant la fin du mois de novembre 2018. A plusieurs d’entre eux, lorsque vous posez la question de savoir s’ils sont allés voter, ils répondent par la négative. Comment comptaient-ils donc faire partir celui qu’ils détestent tant ? Par la rue, certainement.

Le plus curieux dans toute cette histoire, c’est l’attachement naturel à Maurice Kamto que révèle le comportement génocidaire de ces sbires de la diaspora. Certains n’ont même pas lu sa profession de foi ou projet de société aux fins de savoir ce qu’il apporte de nouveau ; leur seul problème c’est de voir Biya partir, même s’il doit être remplacé un Orang-outang. Et, le leader du Mrc ne semble pas se désolidariser des actes que posent ses affidés du Code au point où on dirait d’ailleurs que son silence en dit long sur la complicité qui existe entre eux. Les agitateurs d’un côté disent ne pas être téléguidés par Maurice Kamto, mais font l’apologie de tout ce qu’il fait et qu’ils ont mis sous le nom de résistance.

C’est à la fin de leur film à peine réalisé qu’on comprend qu’ils font partie du même clan qui n’a pas préparé l’élection, il a plutôt préparé le contentieux post-électoral. Joshua Osih ou Cabral Libii Li Ngué aurait gagné cette élection qu’on serait toujours dans la contestation des militants proches ou lointains du Mrc, car, ils avaient déjà fait dessin de leur futur « président de facebook » à Etoudi. On était donc dans la logique de « Kamto ou rien ». Une véritable dictature qui s’est finalement abattue sur les chanteurs et les comédiens camerounais.

Le zèle de ces désœuvrés leur donne des galons et leurs agissements ne connaissent plus aucune limite pour ce qui est de l’infranchissable. Voilà pourquoi les pauvres artistes dont le seul péché est d’avoir presté, sont frappés d’interdiction dans l’espace où ces « chiens méchants » qui viennent de doter d’une nouvelle dénomination, à savoir Bas (Brigade Antisardinards), règnent en maîtres.

Génocide artistique

Il est bon, pour la bonne gouverne de nos lecteurs, que les choses soient claires. Les artistes sont dans le domaine communément appelé « Evénementiel » ce que l’on range dans la catégorie des prestataires. Dans la catégorie, on peut citer également le service traiteur, les décorateurs, les communicateurs, les journalistes, les cameramen, les photographes, la sécurité, l’hygiène et bien d’autres intervenants. Cette catégorie n’est pas à confondre avec le comité d’organisation qui, lui, paie les services des prestataires pour le besoin de son événement. En français facile, les artistes n’ont rien organisé ; ils ont été appelés à prester moyennant un cachet.

Certains n’ont même jamais rencontré Paul Biya pour lequel ils sont accusés de soutien. Ils n’ont fait que ce qu’ils savent faire au quotidien : monter sur un podium et faire montre du talent que le créateur suprême leur a octroyé.

Cette diaspora qui se veut désormais criminel des artistes s’est trouvé un nouveau boulot, celui de surveiller les annonces des concerts des artistes camerounais dans l’espace Europe et Amérique pour les faire échouer. Grace Decca, Coco Argentée, Katino, Afo Akom, Gislain Dimamï, Ama Pierrot, Jean Pierre Essome, Majoie Ayi, Kaiser Show, Moustik Le Charismatique, Mani Bella, Jackson Paténgué, Roméo Dika et bien d’autres sont désormais frappés d’interdiction de prester dans l’espace suscité. Et, pour mettre à exécution leur plan démoniaque, ces chiens errants envoient constamment des menaces aux organisateurs des concerts tels qu’Armand Nlend aux fins de créer des incidents au cas où l’un des mécènes s’entêterait à tenir son événement.

D’autres ont appelé Claudy Siar, le présentateur vedette de l’émission Couleurs tropicales de Rfi pour qu’il arrête de faire la promotion des artistes ayant soutenu Paul Biya, mais l’animateur leur a opposé un niet catégorique. Des informations en notre disposition font état d’une baisse drastique des revenus de ces organisateurs qui ne savent plus où donner de la tête et il n’est pas exclu qu’ils changent de couloirs et se mettent à investir dans d’autres domaines.

Bien évidemment ceux en pâtissent ce sont les artistes. Finalement pris entre 2 feux, à savoir celui de l’absence des opportunités de prestation au Cameroun et l’interdiction de prester désormais en Europe et en Amérique, les artistes sont désormais sacrifiés par les différentes conjonctures. La majorité est abandonnée à elle-même, dans la misère totale. C’est un véritable génocide. Le septennat en cours devra en tant que celui des grandes opportunités se devra d’explorer le champ artistico-culturel pour ouvrir des horizons nouveaux aux créateurs d’œuvres d’esprit qui sont en divagation.

Conrad Atangana, La Nouvelle

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