Cameroun – Crise anglophone: Trois militaires tués et mutilés par des séparatistes anglophones

Pour faire respecter leur mot d’ordre de la ville morte ce lundi, les séparatistes ont interdit le mouvement des personnes dans toutes les deux régions anglophones.

Trois soldats camerounais en mission à Buea dans la région anglophone du Sud-Ouest du Cameroun ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par des séparatistes armés, selon des autorités administratives.

« Des terroristes sécessionnistes ont attaqué des militaires qui patrouillaient la localité de Muea située dans le ville de Buea. Trois soldats ont été tués dans cette embuscade », a rapporté le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai.

Les militaires tués, ont été par la suite mutilés par les miliciens du mouvement séparatiste anglophone.

« Ce lundi matin, les têtes de ces militaires jonchaient les rues de Muea. C’est inhumain ce que nous avons vécu ici. Au Cameroun, nous vivons déjà ce qu’on voyait à la télévision (…) C’est trop triste », se lamente Rose Abane, membre de la Croix Rouge Camerounaise.

Depuis plus de deux ans, les sécessionnistes obligent les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest anglophone à observer une journée de ville morte tous les lundis.

Pour faire respecter leur mot d’ordre de la ville morte ce lundi, les séparatistes ont interdit le mouvement des personnes dans toutes les deux régions anglophones.

« Depuis 6 heures (heure locale), lundi, la situation est très tendue à Kumba et dans d’autres localités dans le Sud-Ouest. Les rues sont désertes et il y a un échange de coups de feu entre des militaires et des sécessionnistes », explique à Anadolu, Grégoire Abaté, membre de l’ONG Peace for Cameroon.

Depuis ce lundi matin, le préfet du département de la Meme dans la région du Sud-Ouest, distribue 5 litres de carburant et une somme de 5 euros comme motivation aux conducteurs de taxi qui voudraient bien travailler en dépit de la restriction des séparatistes.

Depuis fin 2016, la violence s’est emparée des régions anglophones du Cameroun, faisant environ 2000 morts et forçant un demi-million de personnes à s’enfuir de leurs domiciles selon l’ONG International Crisis Group.

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