Avec 6143 cas confirmés au Covid-19 au soir du 31 mai dernier, dont 197 décès et 3578 guéris, le Cameroun court le risque d’atteindre le pic du nombre de contamination comme l’a indiqué l’Oms, au moment où les élèves reprennent le chemin de l’école ce jour.
La pandémie du coronavirus ne cesse de semer la pagaille dans le monde entier. Dans tous les pays qui meublent le globe terrestre, la Covid-19 dicte ses lois. Et jusqu’à présent, personne –même pas un scientifique- n’a encore reçu un aloi officiel pour la fabrication d’un remède efficace pouvant neutraliser le virus. Le traitement se fait encore à tâtons et chacun y va selon sa méthode. C’est par exemple le cas à Madagascar où le président AndryRajoelina a informé, affirmé et confirmé que, le Covid organics après avoir fait plusieurs essais cliniques, soignent les personnes atteintes du Covid-19. Comme lui, le Pr Didier Raoult en France, a vulgarisé l’hydroxychloroquine comme principal protocole de traitement des patients du Covid-19. A côté, d’eux, Mgr Samuel Kleda a lui aussi, en tant qu’herboriste, concocté un breuvage à base de plantes naturelles et qui selon lui, a déjà soigné plus de 1500 personnes contaminées au nouveau type de coronavirus. Mais aucun de ces médicaments ou potions n’a encore été universalisé pour que le monde entier puisse enfin se réjouir que cette maladie qui a fait son apparition le 31 décembre 2019 en Chine, est désormais curable.
En attendant l’arrivée de ce moment qui reste encore « incertain et lointain » à en croire les scientifiques, tous les pays et notamment ceux qui les gouvernent, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), ne cessent de mettre un accent particulier sur le respect des mesures barrières pour éviter de contracter le virus. Mais ces prédispositions, à savoir le port du masque dans les espaces publics et le lavage régulier des mains à l’eau coulante et au savon ou à l’aide d’un gel hydroalcoolique, ont-elles suffit pour limiter ou empêcher la propagation du virus ?
Puisqu’après avoir fait d’importantes victimes en Europe, en Asie et aux Etats-Unis d’Amérique, ce n’est qu’en février 2020, soit 1 mois après son apparition, que l’Afrique a enregistré son premier cas de coronavirus. C’était en Egypte. De cette date jusqu’à nos jours, le continent africain compte 3589 décès confirmés et 46.418 guérisons pour 119.391 cas enregistrés, selon les rapports publiés le 26 mai dernier par le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine et de la carte interactive de l’Université Johns Hopkins. Selon les notes contenues dans lesdits rapports, le Cameroun est le deuxième pays le plus touché en Afrique subsaharienne, derrière l’Afrique du Sud qui, à la date du 27 mai dernier, comptait déjà 24.264 cas de Covid-19 dont 524 décès. Et en Afrique centrale, le Cameroun est tête de liste avec 6143 cas confirmés au Covid-19 au soir du 31 mai dernier, dont 197 décès alors qu’il n’était pas le premier à enregistrer de cas dans la sous-région.
Côte d’alerte
Car la Guinée Conakry compte 3275 cas et 20 décès ; la Guinée Bissau, 1178 cas et 7 décès ; Le Tchad, 700 cas et 62 décès ; La Rca, 671 cas et un décès. La Guinée équatoriale, 1043 cas dont 12 décès ; le Gabon, 2238 cas parmi lesquels, 14 morts. Le Congo Brazzaville quant à lui, enregistre 487 cas dont 16 décès ; l’Angola, 71 cas et 4 morts et enfin la Rdc enregistre 2546 cas soit 68 morts. Il faut rappeler que si le taux de contamination a incroyablement augmenté au Cameroun, cela est dû au fait que le gouvernement a décidé, le 30 avril dernier, d’alléger les 13 mesures barrières initialement prises le 17 mars dernier, après que le nombre de cas déclaré est passé de 01 à 10 entre le 06 mars (date d’enregistrement du premier cas) et le 16 mars 2020.
L’assouplissement de ces mesures qui donnait dès lors l’autorisation aux tenanciers des débits de boisson, restaurants et autres espaces de loisirs d’ouvrir leurs structures jusqu’à x heure, s’est avéré être une erreur grave de la part du gouvernement. Car les chiffres journaliers de contamination s’expriment en centaines depuis lors. Il est donc normal que l’on s’interroge et s’inquiète sur l’opportunité de rouvrir les écoles en ce moment où les cas de contamination ont atteint la côte d’alerte et que selon les prévisions de l’Oms, le Cameroun risque d’atteindre le pic de la pandémie en ce mois de juin. Peut-on donc logiquement penser que le gouvernement veut jeter les camerounais à la « mort » ?