Le ministre des sports a remis à la Reine de la montagne les clés d’une maison inachevée.
C’est une maison à l’observation belle, vue de l’extérieur.
Construite sur près de 1 000 m2, son architecture, semblable à celle de ces petites villas que l’on rencontre généralement dans les grandes métropoles du Cameroun, donne à rêver. Mais très vite, on déchante en y pénétrant. Toutes les pièces à l’intérieur sont vides. Et l’on se rend bien compte à première vue, que les travaux de construction ne sont pas encore achevés. Dans certaines chambres, il manque des carreaux par endroit sur le sol ; excepté les portes centrale et arrière, les autres portes n’ont pas encore de serrures ; les douches ne sont pas équipées ; aucune fosse sceptique. Et pire encore, ni l’électricité, ni l’eau n’ont été installées.
Une maison construite en deux semaines
Pourtant, c’est bien cette maison que le ministre des Sports et de l’éducation physique, Adoum Garoua – tout sourire aux lèvres – a inauguré vendredi dernier à Buea, à l’occasion de la 24ème édition de la Course de l’espoir, et dont les clés ont été remises à Sarah Etonge, en guise «d’encouragement et de remerciement, pour ses sept années de règne sur le Mont Cameroun, de la part du gouvernement camerounais et de la Fédération camerounaise d’athlétisme», a-t-on appris de sources proches du dossier. Sauf que pour le moment, la Reine de la montagne et sa famille ne sont pas prêtes d’aménager dans cette maison qui comprend un salon, une salle à manger, trois douches et quatre chambres, et dont les travaux de construction ont duré «deux semaines seulement», rapporte sous cape, un cadre de la Fédération camerounaise d’athlétisme (Fécathlétisme).
Tout le monde savait que ça n’irait pas
Or, toujours selon ce dernier, «tout le monde, au ministère des sports et à la Fédération savait que les travaux ne pouvaient pas être achevés dans un délai de deux semaines». Au point où, même le directeur régional des sports pour le Sud-Ouest, John Ekema, aurait proposé au ministre des sports et de l’éducation physique, de ne pas inaugurer cette maison avant qu’elle ne soit totalement achevée. Adoum Garoua ne l’a visiblement pas écouté, «à cause de la pression de l’impréparation et de l’improvisation comme d’habitude», témoigne une autre source. Ce «cadeau amer» semble en tout cas plaire à la bénéficiaire. «Je suis heureuse, et je remercie Dieu. Parce que cette maison a attendu longtemps avant d’être construite. Et je remercie également le Chef de l’Etat», lance Sarah Etonge, malgré que sur son visage, l’on pouvait lire quelques signe d’insatisfaction. Peut-être parce qu’après plus de six ans de longue attente, recevoir «un toit sur quatre murs» vaut mieux que rien. «Nous allons poursuivre les travaux dans les prochains jours, et nous allons l’accompagner dans l’aménagement de cette maison», promet le secrétariat général de la Fédération, après cette «humiliation».
