Dieudonné Massi Gams, le président de l’institution, annonce une stratégie de sensibilisation qui va se dérouler du 22 juillet au 04 août 2019.
Il y a eu des cas de corruption électorale lors des dernières échéances électorales. Tel est le constat fait hier jeudi, 11 juillet 2019, par le Révérend Docteur Dieudonné Massi Gams, le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac). C’était à l’occasion de la conférence de presse donnée à l’occasion de la Journée africaine de lutte contre la corruption Sans citer les noms des partis politiques, il affirmé que la corruption électorale est l’une des pires formes de corruption. A ses yeux, elle facilite l’élection de leaders qui ne pourront jamais s’engager dans la lutte contre la corruption, la protection de la fortune publique. Et pour favoriser l’avènement des leaders intègres, il a annoncé que l’équipe de la Conac sillonnera les axes routiers majeurs du pays avec des arrêts dans les villes, villages et points de fortes convergences pour éduquer et sensibiliser les populations du 22 juillet au 27 juillet 2019.
A travers le « Conac Road Show » , une stratégie de sensibilisation de proximité et de mobilisation des populations placée sous le thème « Des élus intègres et respectueux de la loi pour un Cameroun prospère » , l’enjeu est d’éveiller la conscience collective sur les méfaits de la corruption électorale et le rôle des électeurs dans la sélection des élus intègres, de susciter une adhésion populaire afin que le Cameroun atteigne une masse critique d’acteurs positifs prêts à dire « Non à la corruption » . L’opération va se conduire pendant toute la période préélectorale mais le tableau sombre présenté par Dieudonné Massi Gams met en exergue l’achat de certaines consciences faibles, le monnayage de certaines faibles consciences, le monnayage de certains postes de responsabilités dans les partis politiques, les financements occultes, le vote de certains mineurs, la gestion opaque des fonds alloués aux partis politiques lors des consultations électorales, le nomadisme des membres des partis, le vote par fausse procuration, la création opportuniste de certains de certains partis politiques dans le but essentiel de capter les fonds alloués par l’Etat lors des consultations électorales, etc.
L’activité de la Conac s’inscrit dans le cadre de la prévention ; elle veut tirer le meilleur de cette option en allant audelà des activités de veille qu’elle a toujours menées lors des consultations électorales à une action de prévention active. Seulement, la Conac n’a pas la vocation de sanctionner les partis politiques qui s’investissent dans la corruption lors des élections. « Nous voulons que tous les secteurs du pays s’arriment à la lutte contre la corruption. Chaque fois qu’un cas s’est présenté comme c’était le cas lors des dernières élections, nous avons fait des rapports. Il ne sous appartient pas de suivre l’exécution des sanctions.
A la fin, ceux qui en sont chargés sur le plan judiciaire s’en occupent. Nous n’irons pas dans les maisons pour l’instant mais les partis politiques et les médias ont un rôle important à jouer. Quand les projets ne sont pas réalisés à cause des leaders corrompus, c’est la population qui souffre » , a affirmé Dieudonné Massi Gams lors des échanges avec les journalistes. D’après ce dernier, la Conac n’interfère pas dans les élections mais si elle est saisie, ses équipes font des descentes sur le terrain. Ces dernières années, la Conac a mis sur pied la Ligne verte 1517, pour encourager la dénonciation des actes de corruption. Dans les semaines ou mois à venir, le Cameroun sera appelé à organiser des élections régionales, législatives et municipales. Et la plupart des partis politiques sont aux yeux de la Conac, le siège de la magouille et de toutes sortes de compromissions.